L’Albanie est un petit pays montagneux situé dans le Sud-Est de l’Europe. Il partage 282 kilomètres de frontière avec la Grèce.

C’est en Albanie, à la frontière avec la Macédoine du Nord, que l’on trouve le lac d’Ohrid, un des plus anciens lacs du monde. Il est bordé de champs peu productifs, car leur sol est pauvre, pollué par des métaux lourds, comme le nickel.

Le nickel est un métal qui devient toxique lorsqu’il est très concentré. Et cette concentration dans les sols provient de l’activité industrielle et minière.

Une plante qui dépollue le sol!

C’est sur ces sols pauvres, pollués, que pousse une plante à fleurs jaunes, l’alyssum murale. Elle a été longtemps arrachée, avant que l’on comprenne que ses racines puisent le nickel contenu dans le sol. Elle accumule ce métal dans ses feuilles, tiges, fleurs, fruits… Autrement dit, cette plante est capable de dépollution.

L’alyssum murale est ce qu’on appelle une plante hyperaccumulatrice. Cela signifie qu’elle assimile des produits qui s’avèrent généralement toxiques (dangereux) pour les autres plantes. C’est le résultat d’une adaptation biologique. Partout où le sol est riche en nickel, on trouve l’alyssum murale.

Désormais, en Albanie, cette plante est cultivée. On a découvert aussi qu’en la récoltant, en la séchant et en la brûlant, on pouvait extraire le métal des cendres, sous forme de poudre de sels de nickel. Ceux-ci peuvent resservir à des fins industrielles (composants de batterie, coloration de céramique ou de verres de lunettes,…). Extraire ainsi des métaux avec des plantes est un procédé qui porte le nom d’agromine. Il permet de produire des métaux sans passer par l’extraction minière traditionnelle. Actuellement, cette technique de production est encore chère, mais on commence à observer en Albanie qu’après 10 à 20 ans de culture d’alyssum murale, les sols peuvent devenir fertiles et cultivables.