Le plateau de Stordalen se trouve dans le Grand Nord suédois. C’est un endroit où l’on trouve des étangs et des montagnes enneigées mais surtout on peut y découvrir le sol souterrain gelé, connu sous le nom de permafrost.

 

C’est quoi le permafrost?

C’est une terre qui reste gelée pendant plus de deux ans. En fait, si l’on regarde bien, près d’un quart de la surface terrestre de la planète est ainsi gelé par endroits. Mais ce sol gelé est recouvert par une couche de terre, appelée «couche active», qui dégèle en été et permet ainsi le développement de la végétation.

 

Pourquoi une odeur d’œuf pourri?

Dans cette partie du Grand Nord Suédois, près de la ville d’Abisko, le permafrost fait jusqu’à 10 m d’épaisseur et remonte à des milliers d’années.

Avec la hausse des températures, ce permafrost commence à fondre. Or celui-ci contient des milliards de tonnes de carbone sous forme de plantes et d’animaux en décomposition. Le dégel libère du CO2 (dioxyde de carbone) et du méthane, des gaz responsables du réchauffement climatique.

Autrement dit, verrouillés dans le permafrost, les gaz à effet de serre s’en libèrent aujourd’hui.

Et l’odeur d’œuf pourri? Elle provient de l’hydrogène sulfuré, que l’on appelle aussi «gaz des marais», qui est un gaz toxique (donc dangereux) libéré en même temps que le méthane.

Quelle est l’importance de ce dégel dans le Grand Nord suédois?

Selon Margareta Johansson de l’Université suédoise de Lund, la «couche active» (couche de terre qui recouvre le permafrost) s’accroît d’années en années. Elle s’épaissit de 7 à 13 centimètres tous les dix ans.

 

Des constats:

D’ici 2100, si les émissions de CO2 ne sont pas réduites, le permafrost pourrait avoir «considérablement» fondu, ont prévenu les scientifiques du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat).

Dans l’Arctique (nord la planète), la température annuelle moyenne a augmenté de 3,1 °C degrés depuis 50 ans, contre 1°C sur la planète dans son ensemble, selon le Programme de surveillance et d’évaluation de l’Arctique (Amap).

 

Le permafrost pourrait-il atteindre un «point de basculement» climatique ? Du 1er au 12 novembre 2021, ce sera la COP26 (conférence mondiale sur le climat) à Glasgow (Écosse). «C’est à nous d’être courageux et de prendre des décisions basées sur les preuves scientifiques», a plaidé de son côté Greta Thunberg. Que feront les décideurs politiques? Vont-ils réagir fort et vite?