En 2016, l’Australie commande la construction de 12 sous-marins à la France. C’est le «contrat du siècle», le plus important contrat d’armement que la France ait jamais passé avec un autre pays, qui se chiffre à quelque 56 milliards d’euros. Les sous-marins en question devaient fonctionner à propulsion conventionnelle, c’est-à-dire avec un moteur alimenté au diesel et combiné à des batteries électriques. L’accord était ainsi conclu.

À la mi-septembre, les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni ont annoncé qu’ils liaient un nouveau partenariat de sécurité, baptisé AUKUS (les noms en anglais des trois nations Australia, United Kingdom et United States). Le but: s’allier pour faire valoir les intérêts des trois nations dans la zone indo-pacifique (océans Indien et Pacifique, voir carte) et s’y positionner, sans le dire explicitement, contre la Chine. Ce partenariat prévoit la livraison de sous-marins nucléaires anglo-américains à l’Australie.

Conséquence: le contrat entre la France et l’Australie ne tient plus. Pour se justifier, l’Australie parle d’un choix technologique. Tous ne sont pas convaincus.

Crise diplomatique

Les réactions, plutôt vives, se sont rapidement fait entendre sur la scène internationale à l’annonce de ce nouveau partenariat. De son côté, la France parle de «rupture de confiance». C’est sa relation avec les États-Unis qui est mise à mal. L’Union européenne s’est rapidement rangée derrière la France, regrettant aussi cette nouvelle alliance dont elle n’avait pas été informée.

La Chine est elle aussi fâchée, dénonçant un positionnement qui risque de nuire à la stabilité et la paix dans cette zone.

La zone indo-pacifique est une zone fortement convoitée et disputée à l’international dans les domaines économique et militaire. Chacun tente de s’y faire une place. Elle est le centre des tensions entre les géants chinois et américain. Aujourd’hui encore, plus que jamais.