Dans la campagne, au Malawi, à la tombée du jour, toute activité cesse. Le pays est peu raccordé à l’électricité.

Colrerd Nkosi a bien connu cela. De retour dans son village après des études, il n’a pas pu se résoudre à retourner à un quotidien sans électricité. Il observe que la rivière Kasangazi qui coule devant sa maison a suffisamment de force pour pousser les pédales de son vélo.

Il met au point une dynamo, c’est-à-dire un système qui va générer de l’électricité grâce à l’effort fourni par le courant. Quand il réussit à tirer le courant jusqu’à sa maison, la nouvelle se répand. Des habitants viennent lui demander de recharger leurs téléphones.

De l’électricité quasi gratuite

Colrerd Nkosi veut augmenter la production d’électricité. Il dévie le cours de la rivière, créé une petite chute d’eau. «J’ai fabriqué une turbine hydroélectrique avec un compresseur de réfrigérateur, ça a fourni de l’électricité à six maisons», raconte-t-il à l’AFP (agence France Presse).

Aujourd’hui, le village est alimenté grâce à sa petite centrale électrique artisanale. L’école est la seule, sur les 17 de la région, à être éclairée.

L’électricité est transportée sur deux km par des fils électriques rudimentaires en acier, suspendus à des troncs d’arbre qui font office de poteaux électriques.

Les usagers paient un peu plus d’un euro par mois, ce qui est très peu.

Cette invention sera-t-elle utile à toute la zone?

Colrerd Nkosi espère que les gens ne couperont plus les arbres et cesseront d’utiliser du charbon de bois. Il espère aussi que les élèves «auront plus de temps pour étudier».

Son invention a attiré l’attention des autorités locales pour apporter l’électricité aux 18 000 habitants de la zone. Le ministère de l’Énergie a promis d’aider à «construire des lignes électriques sûres et fiables».