La Chine est le 3e plus grand pays au monde. Il est vaste comme 314 fois la Belgique. Un terrien sur six vit en Chine. Cette semaine, les enfants chinois ont aussi repris les cours.

Mais cette année, leurs manuels scolaires sont remplis des pensées de leur président, qui est à la tête du pays depuis 2013.

La Chine (Asie) est un pays bien différent du nôtre, au point de vue du climat, de la langue, des visages, des habitudes, des paysages… Mais, en plus, cet immense pays n’est pas du tout organisé de la même façon que la Belgique.

L’immense pouvoir du Parti communiste

Le pays est dirigé par un seul parti (organisation qui regroupe des personnes qui ont les mêmes idées pour diriger un pays), le Parti communiste. Ce parti prend toutes les décisions et contrôle tout: la vie politique, la société, l’économie, les médias (radios, télés, journaux…).

Le président Xi Jinping est à la tête du pays depuis huit ans et il peut y rester à vie. En effet, en 2018, il a fait voter par l’Assemblée nationale populaire (ANP) «l’abolition de la limite des mandats présidentiels dans le temps». Sur les 3 000 députés (élus du Parlement), quasi tous du Parti communiste, il y a eu 2 958 voix pour, deux contre et trois abstentions.

Lors de ce vote, les députés ont aussi adopté le fait que «la pensée Xi Jinping» entre dans la Constitution (le texte qui dit comment fonctionne le pays).

La pensée du président dans la tête des enfants

Les enfants vont donc apprendre ce que pense leur président dont les citations appellent à la solidarité nationale, au développement et au maintien au pouvoir du Parti.

Les manuels doivent encourager au culte (adoration) du président Xi Jinping et inculquer un plus grand sens de fierté nationale.

Depuis trois ans, les pensées du président sont aussi abondamment citées par les médias et les responsables gouvernementaux. Des universités ont ouvert des instituts dédiés à l’étude des pensées présidentielles.

Certains parents sont mal à l’aise

S’instruire et apprendre sont un moyen de développer l’esprit critique. L’école doit être un lieu qui permet de s’entraîner à cela. Mais en Chine, la vision n’est pas la même. L’école est un lieu où les enfants doivent être formatés (formés sur un même modèle).

Plusieurs parents ont exprimé à l’AFP (agence France Presse) leur malaise, refusant toutefois toute interview par crainte de s’attirer des ennuis.«Le lavage de cerveau commence désormais dès l’enfance», s’est plaint le 1er septembre un utilisateur du réseau social chinois Weibo. «On peut refuser ça?», pestait un autre.

Diminuer la pression scolaire

En Chine, l’enseignement est particulièrement compétitif et élitiste (il soutient d’abord les personnes jugées comme «les meilleures»). L’enfant est préparé à réussir l’examen de toute une vie, le «gaokao». C’est l’examen d’entrée pour les études dans l’enseignement supérieur en Chine.

Mais la pression est tellement forte que les autorités ont décidé de réaliser une vaste réforme dans l’éducation. Elles estiment que la charge de travail demandée aux écoliers est excessive et que le coût des cours de soutien (rattrapage) est trop élevé.

Dès lors, à partir maintenant, il ne sera plus possible d’organiser d’examens écrits en première et seconde années d’école primaire. En juillet, les autorités avaient déjà interdit les cours de soutien privé le week-end et pendant les vacances scolaires.

De nombreux parents dépensent de fortes sommes pour que leur enfant soit parmi les meilleurs. Ce coût est tel que cela rebute aussi des couples à avoir un enfant. Or, le pays fait face à un vieillissement rapide de sa population. Ce vieillissement est devenu tellement préoccupant qu’en mai dernier, le pouvoir a annoncé autoriser trois enfants par famille, espérant que la natalité reparte enfin à la hausse. En Chine, même le nombre d’enfants permis aux couples est un sujet géré par les autorités.

Trois heures de jeux vidéo maximum par semaine

Autre décision des autorités: les mineurs (enfants de moins de 18 ans) ne pourront désormais plus jouer aux jeux vidéo en ligne que trois heures par semaine. Pour les empêcher de contourner l’interdiction, ils devront se connecter avec une pièce d’identité.

Bonne rentrée les enfants!