Fabrice Ligny est un enseignant. Il a aussi été bénévole dans une SPA (Société protectrice des animaux). Selon ses recherches, 30% des chiens abandonnés le sont parce qu’ils développent des problèmes comportementaux. Et selon lui, les propriétaires de ces chiens ne règlent pas ces soucis, faute de connaissances des besoins du chien ou parce qu’ils n’ont pas le réflexe de demander de l’aide à des professionnels.

«Parfois, on a beaucoup d’exigences par rapport à nos animaux car on les connaît mal, explique-t-il. On méconnaît, par exemple, le besoin de stimulation mentale (entraînement, recherche de nourriture…). Si je pose la question: que faut-il pour qu’un chien soit heureux? Souvent, on me dira qu’il a besoin de grandes promenades. J’entends aussi: mon lapin est heureux, je lui fais des câlins tous les jours mais le reste du temps, il est dans sa cage. Non, le lapin doit sortir 3 heures par jour si on veut qu’il garde un comportement normal, qu’il ne soit pas malade, qu’il ne soit pas nerveux.»

Quand un chien détruit un canapé

«Ce sont des choses très simples à apprendre. Comme je suis enseignant, je me suis dit que des enseignants pouvaient apprendre cela aux enfants. J’ai donc réalisé un dossier pédagogique. Par ailleurs, je propose des animations en classe, pour permettre aux enfants d’entendre ce que disent des comportementalistes, c’est un «plus». Ces personnes viennent en classe, avec un chien ou sans chien. Mais surtout, elles viennent parler d’exemples concrets qu’elles ont connus, montrer aux enfants que des solutions peuvent être trouvées. En refuge, j’ai vu des gens qui venaient déposer leur chien car l’animal avait détruit leur canapé. En réalité, on peut régler ce genre de problème très facilement car il vient d’une méconnaissance des besoins de l’animal. En apprenant comment réagir, on évite l’abandon. En classe, on voit que cela résonne chez les enfants et qu’ils ont beaucoup de questions à poser.»

Et si les comportementalistes ont des avis différents?

«Un des problèmes d’abord, c’est qu’il n’y a pas de diplôme pour être comportementaliste. N’importe qui peut faire cette activité. Les avis différents entre comportementalistes. Personnellement, je vais vers le comportementalisme par des méthodes positives. Cela veut dire qu’à aucun moment, on ne va mettre le chien dans une position de stress, d’anxiété, de douleur… L’éducation canine par la force, par la domination du chien, existe encore mais ça fait beaucoup de dégâts. Je prends l’exemple des colliers étrangleurs, des colliers électriques qui sont encore très courants en Belgique. Ils sont interdits dans d’autres pays européens mais sont toujours autorisés chez nous. En tout cas, j’ai envie de faire oublier ces méthodes-là. J’ai sept comportementalistes qui vont dans les classes, ils ont tous signé une charte sur les méthodes positives et ont suivi des formations chez des personnes sérieuses. L’idée, quand ils viennent en classe, n’est pas qu’ils donnent un mode d’emploi car chaque animal est différent. Mais il s’agit surtout de faire comprendre que, derrière un problème de comportement animal, il y a des raisons. Et leur expliquer qu’il n’y a pas de fatalité, tout comportement peut être travaillé.»

Faire grandir la conscience du bien-être animal

«Connaître mieux son animal, c’est aussi le rendre plus heureux car on va répondre à ses besoins. Le bien-être animal, c’est ça aussi. C’est avoir un animal qui est bien dans sa peau. Pour cette nouvelle année scolaire, j’ai plein d’idées! J’aimerais réaliser des fiches d’évaluation du bien-être animal. Une classe qui va visiter un parc animalier, outre le fait de découvrir ces animaux, pourra aussi avoir un œil aiguisé sur leur bien-être. Pour moi, le bien-être animal, ça doit se suivre de façon concrète et c’est facile puisque nous avons des animaux autour de nous!»

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