Un de plus. Après le Britannique, le Sud-Africain, le Brésilien ou encore l’Indien, un nouveau variant fait parler de lui dans notre pays: le variant colombien. Celui-ci est responsable du décès de sept personnes âgées dans une maison de repos de Zaventem (en Brabant flamand). Celles-ci étaient pourtant entièrement vaccinées.

Que sait-on de ce nouveau variant présent en Belgique? Est-il dangereux? On fait le point.

 

Vous avez dit variant?

Petite piqûre de rappel: le coronavirus (ou covid-19) est un virus. Et, comme tous les virus, il se multiplie dans le corps des êtres vivants qu’il contamine. En se multipliant, son génome (son patrimoine génétique) peut muter (se modifier).

La plupart du temps, ces modifications sont minimes et ne changent pas grand-chose au virus de base. Mais, parfois, celles-ci engendrent une nouvelle souche (une nouvelle lignée) qui présente des différences importantes par rapport au virus de base. Dans ce cas, on dit qu’un nouveau variant du virus s’est formé, soit une «nouvelle» version (améliorée) de celui-ci.

Pourquoi le virus se modifie-t-il? Pour sa survie. Les mutations lui permettent d’être plus résistant. Dans le cas du covid-19, elles l’aident à passer plus facilement d’un humain à l’autre ou à échapper aux défenses de notre système immunitaire. Sans ces mutations, le virus disparaîtrait beaucoup plus rapidement.

Dans le cadre de la pandémie de coronavirus, les scientifiques donnent aux variants qu’ils découvrent un nom issu de l’alphabet grec. Ainsi, le variant britannique a été renommé variant Alpha, le variant indien est devenu le variant Delta, etc.

 

Moins de 1% des cas covid détectés en Belgique

Ce variant du coronavirus est apparu en janvier 2021 en Colombie, d’où son nom. Il n’a pas encore été nommé d’après une lettre de l’alphabet grec, car il est toujours en cours d’évaluation.

Pour l’instant, cette souche n’est que très peu présente dans notre pays. Vingt foyers seulement ont été répertoriés.

C’est le variant Delta (indien) qui est actuellement dominant en Belgique, avec plus de 95% des nouvelles contaminations détectées, suivi par le variant Alpha (britannique), avec 3,7%. Le variant colombien fait partie des 1% des «autres variants» responsables des nouveaux cas détectés.

Pourrait-il devenir le premier variant présent dans notre pays? Le virologue (qui étudie les virus) Marc Van Ranst ne pense pas. Selon lui, le variant Delta est tellement puissant qu’il y a peu de chance que le variant colombien passe au-dessus de lui, comme le variant Delta l’avait fait il y a quelques mois avec le variant Alpha.

«Pas plus dangereux ni plus contagieux»

On ne sait encore que très peu de choses à propos de ce nouveau variant. Une étude britannique affirme qu’il n’est ni plus dangereux ni plus contagieux que les autres. Il faut cependant prendre celle-ci avec précaution. Elle ne se base que sur un faible nombre de personnes infectées.

Ces résultats ne sont donc pas tout à fait représentatifs, mais donnent plutôt une première indication sur le comportement de cette souche du coronavirus.

Tenir compte du contexte

Si le variant colombien ne semble pas être plus dangereux, pourquoi a-t-il fait des victimes parmi des personnes âgées vaccinées?

Toujours selon le virologue Marc Van Ranst, il faut tenir compte du contexte de ces infections. Dans le cas de Zaventem, les personnes décédées avaient toutes dans les 80 ou 90 ans et possédaient déjà des problèmes de santé. Ces personnes avaient donc, de base, un système immunitaire (qui les protège contre les maladies) plus faible par rapport à un adulte d’âge moyen en bonne santé. Peu importe le virus, celui-ci peut être plus rapidement mortel pour ce type de personnes, qu’elles soient vaccinées ou non.

Au sein de la maison de repos, certains membres du personnel ont également été infectés par cette souche du covid. Aucun d’entre eux n’a cependant dû être hospitalisé. Cela prouve donc bien que le vaccin est tout de même efficace contre ce variant, a estimé Marc Van Ranst.

Cette mutation du coronavirus nouvellement venue sur le territoire belge n’inquiète donc pas les scientifiques pour l’instant. Évidemment, l’évolution de celle-ci reste sous étroite surveillance.

 

Les vaccins protègent-ils contre les variants?

La réponse est OUI, mais elle doit être nuancée.

Oui, les vaccins actuels protègent contre les différents variants du coronavirus, mais ils protègent cependant moins bien contre ces variants que contre le virus original.

Prenons le cas des vaccins de Pfizer et d’AstraZeneca:

Deux doses du vaccin Pfizer seraient efficaces à 91,3% contre les symptômes du covid-19 original. Cette efficacité descendrait à 88% contre le variant Delta.

Du côté d’AstraZeneca, les deux doses du vaccin montreraient une efficacité d’environ 81% (3 mois après injection) contre le virus original. Cette protection descendrait à 60% contre le variant Delta.

De nouveaux variants du coronavirus se forment régulièrement. Il serait donc tout à fait possible que les vaccins actuels ne soient plus assez efficaces contre l’une des futures mutations à venir.

C’est pourquoi il faut rester prudent et essayer de conserver un maximum de gestes barrières afin de limiter la propagation de ces variants du covid-19.