Les inondations des 14, 15 et 16 juillet derniers ont coûté la vie à 38 personnes et rendu des milliers d’habitations inhabitables. Combien ? Le nombre précis de personnes ayant besoin d’un nouveau toit reste inconnu.

Quelque 7% de la superficie wallonne sont en zone inondable (lieu géographique délimité qui a été recouvert par les eaux lors d’une inondation). De nombreuses habitations sont devenues temporairement ou définitivement inhabitables. L’eau a fait d’énormes dégâts dans les immeubles, routes, ponts, chemins fer… Des maisons ont été ou devront être détruites pour des raisons de sécurité.

Parmi les personnes sinistrées, certaines ont trouvé un logement chez un proche, ont loué un bien (appartement) quand c’était possible ou sont restées dans leur habitation à l’étage si elles n’avaient pas d’autres solutions ou ne souhaitaient pas quitter leur habitation. Des communes ont aussi réquisitionné des bâtiments où des gens sont toujours logés actuellement. Mais d’autres solutions vont devoir être trouvées. Pour des milliers de personnes, c’est donc bien encore la gestion de l’urgence trois semaines plus tard.

Pour tous les sinistrés, un temps important doit être consacré aux démarches pour signaler les dégâts aux assurances, aux demandes d’aides aussi. Des bénévoles (des gens qui donnent leur temps et leurs forces gratuitement) continuent à nettoyer les habitations dégradées et les berges des cours d’eau jonchées de déchets, d’autres distribuent des repas. À Trooz (province de Liège), par exemple, un habitant sur deux a été impacté (touché) par les inondations.

Le temps reste pluvieux et des inondations ont encore eu lieu ces derniers jours. C’était le cas à Meise (province du Brabant flamand) hier et en Wallonie picarde (la partie ouest de la province de Hainaut) dimanche dernier.

 

 

202 communes touchées en Wallonie

 

Le gouvernement wallon a reconnu comme calamité (grand malheur) naturelle publique les inondations survenues du 14 au 16 juillet 2021 sur le territoire de la Wallonie.

Ont été touchées:

Les 84 communes de la province de Liège;

Les 38 communes de la province de Namur;

Les 44 communes de la province de Luxembourg;

Les communes suivantes de la province du Brabant wallon: Beauvechain, Chastre, Chaumont-Gistoux, Court-Saint-Étienne, Genappe, Grez-Doiceau, Hélécine, Incourt, Jodoigne, Mont-Saint-Guibert, Orp-Jauche, Ottignies-Louvain-la-Neuve, Perwez, Ramilles, Tubize, Villers-la-Ville, Walhain et Wavre;

Les communes suivantes de la province de Hainaut: Aiseau-Presles, Beaumont, Charleroi, Châtelet, Chimay, Écaussinnes, Estinnes, Farciennes, Fleurus, Froidchapelle, Gerpinnes, Ham-Sur-Heure-Nalinnes, Les Bons Villers, Momignies Montigny-le-Tilleul, Pont-à-Celles, Sivry-Rance et Thuin.

 

 

Une solidarité à long terme

 

Une des difficultés actuelles est celle de la coordination (mettre les aides et moyens ensemble pour agir efficacement). En Wallonie un commissariat spécial à la reconstruction est institué pour un an. C’est en effet, la Région qui a autorité en matières d’aménagement du territoire, de logement, de déchets…

Du côté des citoyens, un appel est lancé aux autorités. Plus précisément, le collectif ‘Citizens Can’ – formé par une multitude de citoyens et groupes d’entraide aux sinistrés des inondations, de Flandre, Bruxelles et de Wallonie, demande une rencontre avec  le commissariat spécial à la reconstruction. Ces citoyens demandent que l’on renforce et coordonne l’aide, en collaboration avec les personnes sinistrées et les bénévoles menant des actions de solidarité.

 

«De plus en plus de bénévoles sont épuisés, manquent d’informations, de coordination, de matériel et de soutien financier. Cette situation n’est plus tenable. Au lieu de la colère, nous souhaitons faire place à l’intelligence collective» 

 

Ils souhaitent aussi que l’on adapte la coordination aux besoins spécifiques des personnes les plus démunies: les personnes âgées, porteuses de handicaps, victimes de la fracture numérique (qui ne savent pas se débrouiller sur Internet, notamment parce qu’elles n’ont pas de matériel ou de connexion), celles qui ne parlent pas le français, les familles monoparentales, les personnes isolées…