L’apartheid est un terme afrikaans (langue néerlandaise parlée en Afrique du Sud). Pourquoi parlait-on néerlandais dans ce pays d’Afrique ?

Pour le comprendre, il faut revenir en arrière dans l’histoire de l’Afrique du Sud. Ce pays, grand comme presque 38 fois la Belgique, avait vu l’arrivée sur son sol des premiers Blancs dans les années 1600. Il y avait ainsi des Hollandais (appelés Boers) qui s’étaient installés dans la région du Cap (sur la côte sud du pays). Ces Boers s’étaient arrangés pour réduire en esclavage une partie de la population. Puis Le Cap était passé aux mains des Anglais, tandis que les Boers s’installaient à l’intérieur du pays.

Quand l’Afrique du Sud a été indépendante (libre de décider de son sort) en 1961, elle vivait depuis 13 ans sous le régime de l’apartheid. La loi signifiait la supériorité des Blancs par rapport aux Noirs et ceux-ci étaient contraints de vivre dans des réserves appelées bantoustans.

Comment l’apartheid s’est-il terminé ?

Dans le pays, Noirs et Blancs ne pouvaient pas se côtoyer dans les lieux publics. Les emplois bien payés étaient donnés aux Blancs. Les emplois moins importants, mal payés, étaient donnés aux Noirs. En 1989, un nouveau président de la République a été élu. C’était le début des changements.

En 1990, Nelson Mandela, un Noir qui était resté 27 ans en prison pour s’être opposé à l’apartheid, a été libéré. L’apartheid était aboli (supprimé). L’ANC (Congrès national africain) remportait en 1994 les premières élections multiraciales. Mandela, le chef du parti, devenait président du pays.

Et aujourd’hui?

Trente ans plus tard, l’Afrique du Sud reste un État profondément divisé. L’héritage de l’apartheid est lourd.

La population blanche reste privilégiée. Si elle ne représente que 8% de la population, elle possède les trois quarts des terres agricoles. La population noire ne possède que 4% des terres, le reste est dans des mains étrangères. Aucune redistribution de terres n’a été faite. Les autorités n’ont pas tenu cette promesse.

La population blanche continue à gagner trois fois plus que la population noire. Et l’on trouve davantage de personnes noires dans les banlieues des grandes villes. Prenons l’exemple de Soweto, ce quartier situé au sud-ouest de Johannesburg compte plus d’un million d’habitants. C’est l’un des importants bidonvilles d’Afrique du Sud . Il a été créé dans les années 1930 lorsque le gouvernement blanc a commencé à séparer les populations noires et créer des quartiers ‘blancs’. Soweto est devenu le symbole de la lutte contre l’apartheid. Pourtant, au cœur de Johannesburg vit toujours la minorité blanche et dans la banlieue à Soweto, la population noire dans des baraquements de fortune et sans l’eau courante et l’électricité pourtant promises par les autorités.

L’Afrique du Sud est un des États les plus inégalitaires au monde. Dans les régions des anciens bantoustans vit toujours une population noire, souvent rurale et pauvre. Et selon Amnesty international, une organisation qui défend les droits humains, la qualité de l’enseignement que reçoit un enfant dans le pays dépend encore largement de l’endroit où il est né, de la situation économique de sa famille et de la couleur de sa peau.