Le 16 juin, l’astronaute américain, Shane Kimbrough, avait été obligé de retourner dans la station à cause d’un problème avec sa combinaison. Thomas Pesquet l’avait attendu… accroché par les pieds à un bras robotique!

Au départ, deux sorties étaient prévues. Mais finalement, trois sorties auront été nécessaires – le 16, le 20 et le 25 juin -, pour réaliser le travail.

Concrètement, dans quelles conditions cela se déroule-t-il?

Rappelons d’abord que l’ISS est en orbite à 400 km de la Terre. Sortir du véhicule, cela signifie donc flotter en apesanteur en étant attaché à la station par des filins.

Mais le premier danger vient du risque de perforation de leur combinaison spatiale. Quand ils font cette sortie, les astronautes portent un scaphandre, pas une combinaison comme au décollage.

Dans l’espace, il n’y a pas d’oxygène. C’est un univers hostile pour l’humain. La température peut passer de -100 à 120 °C. Il peut y avoir des radiations, des chocs des micrométéorites…. Le scaphandre est donc équipé de tubes refroidissants, de couches d’isolants, de matériaux résistant aux chocs et aux radiations. Il faut aussi une unité qui fournit de l’oxygène et absorbe le CO2 expiré par l’astronaute. Comme la station, l’intérieur du scaphandre est pressurisé.

La première raison qui rend ces sorties dangereuses est donc le risque de perforation de la combinaison spatiale.

Un autre risque est la panne électrique. Tout s’arrêterait : la climatisation, la ventilation, et tous les systèmes vitaux. En pareil cas, tous les fluides corporels (notamment le sang) de l’astronaute pourraient geler ou s’évaporer. Le 16 juin, c’est notamment parce qu’il y a eu un soudain pic de la pression du système de refroidissement du scaphandre de Shane Kimbrough que celui-ci a dû cesser le travail avec Thomas Pesquet sur les panneaux solaires et rentrer à la station.

Un troisième risque vient aussi de la lumière aveuglante du Soleil. Son intensité est telle qu’elle est une menace pour les yeux des astronautes même lorsqu’elle est réfléchie par la surface de l’ISS. C’est pour cela que le scaphandre est doté d’une visière dorée qui permet d’atténuer la luminosité du Soleil.

Un effort physique et mental intense

«Une extra-véhiculaire revient à courir un 100 mètres sur la durée d’un marathon», a expliqué Hervé Stevenin, chargé de l’entraînement à ces sorties pour l’Agence spatiale européenne (ESA). « Travailler en scaphandre est extrêmement difficile. Tous les sens sont limités, on manque de dextérité avec les gants: tenir un outil, c’est comme presser une balle de tennis, des centaines de fois pendant six heures».

Le travail dure plusieurs heures en dehors de la station. L’astronaute ne peut que boire. Un tube est relié à un ballon d’eau inclu dans le scaphandre. Pour uriner, il porte une couche hyperabsorbante.

C’est la cinquième fois que les deux astronautes flottent ensemble en apesanteur, après avoir déjà effectué deux sorties dans l’espace côte à côte en 2017, et deux en juin 2021. Ce vendredi ce sera la 241e sortie spatiale de l’histoire de l’ISS.