«Que s’est-il passé entre votre arrivée à l’école, quand vous jetiez des pierres, et votre départ, où l’on va se prendre dans les bras?» interroge Didier Fyon, l’enseignant. Dans cette classe, huit des douze élèves rejoindront à la rentrée l’enseignement ordinaire.

Ces élèves expliquent avec des mots précis leur difficulté à gérer leurs émotions, leur hypersensibilité à la colère. «Si quelqu’un s’énerve, il commence à taper tout le monde».

Dans le film, un des élèves rejoue son arrivée à l’école. « Il devait me bousculer, m’insulter, explique l’enseignant, et il n’y arrivait pas. Je lui ai demandé pourquoi. Il m’a expliqué que cela lui rappelait de trop mauvais souvenirs, qu’il se revoyait et que cela le dérangeait.»

«C’est émouvant!», commente un élève, en entendant cela.

Qu’est-ce qui aide au changement?

«Au début, je n’avais pas envie de venir ici, explique un garçon. Puis j’ai vu que cela pouvait m’aider et j’ai accepté.»

Beaucoup ont connu différentes écoles. Un des élèves explique qu’il lançait des chaises, insultait les professeurs. Et il précise que c’est dans cette école de l’enseignement spécialisé, au cœur de cette petite classe, qu’il a reçu l’aide dont il avait besoin. «Le temps, le travail par projets, la prise de conscience de leurs capacités en les mettant en situation de réussite sont de bons leviers, raconte Didier Fyon. On fixe aussi des règles simples au départ et puis de plus en plus compliquées. Faire cela dans une classe de 25 élèves est compliqué.»

Reconnaître ses difficultés

À l’école, les enfants sont suivis aussi par des psychologues. Ils sont aussi aidés en dehors de l’école. «Ces enfants ont l’habitude de parler de leurs problèmes, explique Didier Fyon. Ils sont très lucides et c’est pour cela que l’on arrive à avancer car ils reconnaissent leurs difficultés. Ils ne fuient pas leurs responsabilités en disant: c’est l’autre.»

L’histoire du film a été imaginée par les enfants. Le projet a été proposé par Didier Fyon et réalisé avec Akim Serar (KIFILMprod) et Vincent Steffler (À chacun son cinéma).