Élection présidentielle au Pérou: pourquoi n’y a-t-il toujours pas de résultat?

Le deuxième tour de l’élection présidentielle péruvienne s’est déroulé le 6 juin. Deux candidats surprises étaient sortis du premier tour auquel dix-huit candidats au total participaient. D’un côté, il y avait Pedro Castillo, issu de la gauche radicale. De l’autre côté, il y avait Keiko Fujimori, issue de la droite populiste.

Des résultats critiqués

Selon le dernier décompte officiel, l’écart entre les deux candidats serait extrêmement mince. Castillo remporterait 50,14% des voix contre 49,86% pour Fujimori.

Ce décompte porte sur le dépouillement de 99,93% des bulletins de vote.

Alors qu’ils avaient tous les deux assurés qu’ils respecteraient les résultats, la candidate de droite a rapidement porté des accusations de fraudes. Selon elle, des «irrégularités» ont «favorisé» son adversaire dans le décompte des votes. Dans cette optique, elle a demandé l’invalidation de plusieurs dizaines de milliers de bulletins.

Neuf jours après le vote, le Jury national des élections (JNE), chargé de superviser le décompte, poursuivit son examen des recours. Au total, les bulletins de 165 bureaux de vote doivent être recomptés par le JNE, 151 à la demande de Fujimori et 14 à la demande de Castillo. Aucune date n’a encore été donnée pour l’annonce des résultats définitifs. En attendant, la tension monte entre les partisans des deux candidats. Des manifestations quotidiennes ont lieu dans les rues de Lima.

Si elle ne remporte pas l’élection, Keiko Fujimori ne bénéficiera pas de l’immunité présidentielle (le fait de ne pas pouvoir être poursuivi en justice). Elle risquera alors des poursuites dans le cadre d’une affaire de corruption (promettre des avantages à quelqu’un parce qu’il vous donne de l’argent, en cachette, et sans respect des lois). .

D’importants enjeux

Quoi qu’il en soit, le ou la futur(e) président(e) du Pérou aura de gros défis à relever, dont la lutte contre la pandémie, alors que le Pérou est le pays qui enregistre le plus de morts par rapport à sa population, mais également une crise économique et une instabilité politique globale dans ce pays d’Amérique du Sud.

Le nouveau président prendra ses fonctions le 28 juillet, jour de la commémoration du bicentenaire de l’indépendance du Pérou.