Au fond de l’océan, il existe aussi des vallées et des montagnes! On peut donc bien imaginer qu’il s’y déroule aussi des glissements de terrain ou avalanches!

C’est ce qui est arrivé en janvier 2020. Tout a commencé fin décembre 2019 avec une crue exceptionnellement importante le long du fleuve Congo. C’était même les pires inondations que le Congo ait connues depuis 50 ans. L’eau a charrié beaucoup de sable et de boue. Cette eau du fleuve s’est déversée dans un canyon sous-marin (une vallée profonde, étroite et pentue).

En janvier, des marées de printemps inhabituellement grandes ont eu lieu. Cela a déclenché l’avalanche qui s’est étendue sur plus de 1 100 km au fond de l’océan Atlantique.

Sans doute, cette avalanche serait-elle passée inaperçue sur terre si elle n’avait pas détruit des câbles de télécommunications, ralentissant Internet entre le Nigeria et l’Afrique du Sud.

Ces avalanches transportent plus de matière à la surface de la Terre que tout autre phénomène!

Ces avalanches sont aussi appelées des courants de turbidité, on les décrit comme généralement rapides et chargés de sédiments descendant une pente. Ces courants peuvent durer jusqu’à une semaine. Et selon Sophie Hage, une chercheuse belge à l’Université de Calgary, Canada), «un seul courant peut parfois atteindre un volume transporté équivalent au débit annuel de l’ensemble des rivières du monde!»

En l’occurrence, ici, le courant en question a duré deux jours. Cela a pu être analysé car bien avant ce phénomène, des chercheurs avaient posté des instruments capables de mesurer la vitesse des courants et des sédiments.

Cela leur permet de dire que cette avalanche est la plus longue avalanche sous-marine jamais enregistrée dans le monde.

Une année pour analyser cette avalanche

Ils ont vu que le flux de boue et de sable s’accélérait de 5m par seconde à 8 m par seconde en se déversant dans l’océan. Par la suite, il a charrié de plus en plus de sable et est devenu à la fois plus dense et plus rapide. Après son passage, il a laissé un sol récuré et érodé. Le courant s’est calmé quand il a atteint les eaux plus calmes de la zone plus plate de l’océan, ce que l’on appelle la plaine abyssale.

Il aura fallu plus d’une année aux scientifiques pour récupérer les capteurs et analyser complètement leurs données.

Comment atténuer les risques?

Actuellement les câbles sous-marins acheminent plus de 99% du trafic mondial des données entre les continents.

Ce courant de turbidité, cette avalanche sous-marine, a été révélé cette semaine. Les câbles brisés ont, dit-on, été réparés. Mais l’industrie du câble est intéressée par les conclusions de l’étude pour concevoir de nouveaux itinéraires et éviter les zones les plus susceptibles de subir une érosion profonde.