Contaminations, hospitalisations, décès: tous les indicateurs de l’épidémie de coronavirus sont à la baisse en Belgique. Si les experts insistent pour que la population reste prudente et se rende compte que la crise n’est pas encore derrière nous, on a tout de même l’impression de voir doucement le bout du tunnel.

Trois facteurs expliquent cette baisse des indicateurs: les mesures de lutte contre la propagation du virus, la vaccination qui protège contre les formes sévères de la maladie et aussi, l‘arrivée de la «belle saison», qui est défavorable au virus.

Mais, si la situation s’améliore chez nous, c’est loin d’être le cas partout dans le monde. En Asie, par exemple, plusieurs pays font face à une flambée de nouvelles contaminations. En Inde, la situation est catastrophique.

Vaccins et variants

On peut dire que la stratégie de lutte contre le coronavirus repose actuellement sur deux piliers: la limitation des contacts entre les personnes et la vaccination.

Dans les pays qui ont fortement réduit les contacts entre les personnes et qui sont bien avancés dans leur plan de vaccination, on observe que la propagation du coronavirus ralentit. Dans les autres pays, le virus continue de faire des ravages.

Fin mai, on apprenait que plus de 75% (trois quarts) de tous les vaccins ont été administrés dans seulement dix pays du monde.

Un décalage entre les pays que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qualifie de «dangereux». Cette lutte à deux vitesses pose effectivement problème. Car, tant que le virus continue de circuler, il continue également de se transformer, de muter.

La mutation des virus

Les virus ont une carte d’identité génétique qui contient toute une série d’informations uniques et spécifiques qui déterminent toutes leurs caractéristiques. Quand les virus se «reproduisent», il arrive qu’une erreur se produise dans la copie de la carte d’identité génétique, et qu’une information soit remplacée par une autre. C’est assez courant.

Voilà comment un virus mute, en changeant les informations qui le composent. Il devient donc un peu différent du virus initial (de base).

Parfois, la mutation n’a aucune conséquence. Parfois, elle est défavorable (mauvaise) pour le virus et l’empêcher de se reproduire. Alors, il disparaît. Mais elle peut aussi lui donner un avantage en, par exemple, lui permettant de se multiplier plus vite, etc.

Les vaccins que nous utilisons actuellement ont été développés à partir de la souche originale du coronavirus. Depuis le début de la crise, plusieurs de ses variants ont déjà été identifiés. On a par exemple beaucoup parlé des variants britannique et sud-africain. L’OMS a assuré que les vaccins étaient «efficaces contre tous les variants à ce jour».

Mais jusqu’à quand? Plus le virus continue de circuler, plus il a la possibilité de muter, de se modifier, et de devenir résistants aux vaccins. Lorsqu’ils arrivent dans un territoire où ils n’étaient pas encore présents, les variants peuvent provoquer de nouvelles flambées de contaminations et peuvent également à nouveau toucher les populations pourtant vaccinées.

Dans la situation actuelle, la propagation du virus est ralentie dans une série de pays, mais continue de s’accentuer ailleurs. Un cercle vicieux qui ne pourra s’arrêter que lorsqu’un début d’égalité pourra s’observer entre tous les pays du monde pour l’accès à la vaccination.

Covax

Lancé en avril 2020, le programme Covax a pour but d’assurer une répartition équitable des vaccins entre tous les pays. Mais à ce jour, ce programme n’atteint pas ses objectifs. La grande majorité des vaccins sont monopolisés par les pays riches. L’OMS leur demande de faire don de vaccins à Covax pour pouvoir les redistribuer aux pays les plus pauvres, plutôt que de vacciner leurs enfants et adolescents.