Au bord de la Meuse, à Anhée (province de Namur), une dizaine de jeunes âgés de 11 à 13 ans ont rendez-vous deux fois par semaine pour s’entraîner à l’aviron.

Ce mercredi-là, la sentence tombe rapidement: «On n’ira pas sur l’eau aujourd’hui, il y a trop de vent, nous dit-on. La sécurité avant tout. » Pour autant, pas question pour les jeunes rameurs du Royal Cercle Nautique Dinantais (RCND) de se tourner les pouces! Ils ont du pain sur la planche.

«L’aviron est un sport très complet, il fait travailler l’ensemble du corps. Il faut être assidu», nous explique Jacques, un des deux entraîneurs, pendant que Marc, le second, débute l’échauffement avec les jeunes.

«Pour avancer, on pousse d’abord avec les jambes, décrit-il, puis on tire sur les avirons avec les bras. Le tout, assis sur un siège qui n’est pas fixe. On rame à l’envers, il faut être attentif à ce qui se passe derrière, se repérer grâce aux berges… ».

Et aussi, il ne faut pas tomber à l’eau. Car les bateaux d’aviron sont très instables. «L’équilibre, la posture, tout cela s’apprend. » Mais avant de commencer, il faut évidemment savoir nager.

Sur la terre ferme

Pour aller à l’eau, les rameurs sont dépendants de la météo, et surtout du vent. «Et du débit de la Meuse, explique Michel, le président du RCND, la quantité d’eau qui s’écoule en un temps donné. S’il est trop élevé, on n’y va pas.»

Au programme de ce mercredi sans mise à l’eau, des exercices physiques et un entraînement sur des ergomètres, des appareils qui permettent de simuler le mouvement de l’aviron, hors de l’eau. Sans risque de tomber dans le fleuve.

« Cela permet aussi de corriger ce qui doit l’être au niveau technique. Et ça reste du sport! », assure Jacques. Les joues rouges des jeunes rameurs ne le font pas mentir.

Différentes disciplines

L’aviron se pratique seul, à deux, à quatre ou à huit. Quand le rameur a deux avirons (ce qui est indispensable lorsqu’il est seul), on appelle ça l’aviron de couple. Quand il n’en a qu’un, on parle alors d’aviron de pointe.

«L’aviron demande de l’endurance, de la volonté, une bonne hygiène de vie mais aussi un esprit d’équipe, insiste Jacques. C’est simple: seul, un jeune ne peut pas porter son bateau pour le mettre à l’eau. On doit pouvoir compter sur les autres. »

Pendant l’entraînement, les jeunes rameurs du RCND font habituellement entre 10 et 15 kilomètres. «Ça dépend de la cadence qu’on leur demande de respecter, du nombre de mouvements que l’on fait par minute», explique Jacques. Ce que Florian, Hélène et Nolan préfèrent dans ce sport, c’est le fait de se dépenser, d’être dehors et d’être sur l’eau. Jusqu’à présent, aucun des trois n’y est tombé.

En savoir plus

L’aviron est le nom de la rame, de la pagaie qui sert à manœuvrer et à propulser le bateau d’aviron. Il fait environ trois mètres mais atteint presque les quatre mètres en aviron de pointe.

Le bateau à une place s’appelle un skiff. Il mesure de sept à huit mètres. On parle d’un bateau d’équipage lorsqu’il y a plusieurs rameurs. Le «huit» (bateau pour huit rameurs) mesure environ 18 mètres.