Chaque jour, Gwenaëlle Huin propose à ses élèves de 3e primaire de consacrer un quart d’heure à la lecture. Dans cette classe de l’école communale de Ciney, les enfants sont 19. Ce moment, dans le calme, clôture la journée.

«Les cours se terminent à 15 h 20. Vers 15h, ils vont chercher leur boîte à livres. Elle contient des livres qu’ils ont eux-mêmes sélectionnés dans la bibliothèque de la classe. Pour lire, ils s’installent où ils le souhaitent. Cela peut être n’importe où. Il y a un coin lecture dans la classe avec des poufs, des coussins, où ils peuvent se poser. Mais s’ils veulent s’asseoir sur ma chaise à roulettes, pas de souci! D’ailleurs, ils me l’ont demandé en début d’année. Certains préfèrent les marches d’escalier (il y a une mezzanine dans la classe) ou les appuies de fenêtre. Évidemment, durant ce temps de lecture, je lis également.»

Doivent-ils tous lire?

«En début d’année, nous avons lu les droits du lecteur de Daniel Pennac. Dans ces dix droits figure celui de ne pas lire, de regarder les images, de ne pas terminer le livre, etc. Je désire que les enfants comprennent bien que ce quart d’heure est un temps de plaisir. S’ils sont occupés à lire un livre qui les embête, ce n’est pas grave, ils en prennent un autre. Si au contraire, ils adorent un livre, ils peuvent le relire plusieurs fois de suite. Ils peuvent aussi ne lire qu’un passage qui leur plaît davantage.»

Observez-vous le plaisir de lire chez les enfants?

«Ils savent que derrière cette lecture plaisir, il n’y aura pas d’évaluation. Il n’y a pas de contrôle, je ne leur demande pas combien de pages ils ont lu. C’est important en classe qu’il y ait de la lecture ‘plaisir’ et de la lecture ‘évaluation’. Il faudrait idéalement qu’il y ait cela dans toutes les classes pour que l’enfant n’associe pas la lecture à un questionnaire. Et ce qui les motive aussi, c’est qu’ils choisissent ce qu’ils lisent. S’ils ne veulent que des BD, ils peuvent, si ce sont des romans, pareil.»

Le livre mystère

«Je vois qu’ils se cognent le coude, qu’ils se montrent des images. Si l’un d’eux rigole, il montre ainsi aux autres que ce livre lui plaît et il donnera peut-être envie à un autre élève de l’emprunter la prochaine fois. J’ai aussi ajouté ‘le livre mystère’. Je place une boîte en carton dans la bibliothèque. Et j’y glisse un livre qui vient de chez moi, qu’ils ne connaissent donc pas du tout. Et sur la boîte, je mets un indice: ouvre cette boîte si tu aimes… et par exemple cette semaine, c’est ‘si tu aimes les loups rigolos’. À l’intérieur, il y a un livre drôle sur un loup. Cela titille leur curiosité. La consigne, s’ils choisissent ce livre, c’est de ne rien dire aux autres à ce sujet. Ce moment, c’est une belle manière de terminer la journée!»

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