François Cardona est designer. Il crée des accessoires de mode. Il y a un an, il a créé la marque 21A. «C’est simplement le numéro de ma maison! », dit-il en riant pour expliquer le nom de sa marque. Le logo de sa marque représente une fenêtre: «Une fenêtre ouverte sur le monde», précise-t-il.

En effet, François veut travailler de façon éthique (morale), dans le respect des personnes et de l’environnement. Il dit vouloir donner une dimension sociale à ce qu’il fait: ça doit apporter un plus à la société, faire du bien ou aider certaines personnes. Il donne du travail, par exemple, à des prisonniers, ou à des personnes handicapées.

Le handicap

«Dans ma famille, raconte François, il y a une personne qui a un handicap. Je n’aime pas trop en parler, mais j’ai toujours vu le regard des autres sur elle; ça me dérangeait. Je voulais faire bouger les choses… En leur donnant du travail, je valorise le savoir-faire de ces personnes. »

François a découvert L’Ouvroir, une ETA (Entreprise de Travail Adapté). Cette entreprise bruxelloise met au travail des personnes en situation de handicap. C’est à L’Ouvroir qu’il a confié la fabrication de ses premiers accessoires de mode: des sacs.

Des salopettes inutiles

Ces sacs sont originaux. Ils sont cousus à partir de salopettes que portent les travailleurs de Bruxelles Propreté. Un lot de salopettes allait être jeté sans jamais avoir été utilisé. «J’ai un accord avec Bruxelles Propreté. Je recycle donc les uniformes de ceux qui récoltent les déchets, et j’évite donc qu’on jette leurs uniformes! J’ai tout un stock pour faire des sacs pendant une saison

Le sac existe en trois tailles, et dans deux couleurs différentes: marron et jaune. François sourit en montrant une grande culotte jaune fluo à bretelles: «Ces salopettes portent un joli nom: des jardinières! Les jambes servent pour le sac et les bretelles deviennent les anses. J’utilise 80% du tissu et je garde les 20% restants pour faire autre chose plus tard

En un an, François dit avoir fait fabriquer 400 sacs, qui sont vendus dans plusieurs commerces de Bruxelles, Liège et Namur. Cela donne du travail à 5-6 personnes à L’Ouvroir. Parmi ces travailleurs, Latifa, qui est sourde. Concentrée sur sa machine à coudre, elle fixe une bretelle, une étiquette et une anse au sac qu’elle est en train de réaliser. François l’observe, l’écoute, la conseille. Et il travaille déjà sur des nouveaux modèles: un sac à dos, une banane…