Un coup d’État

La crise a éclaté le 1er février lorsque l’armée s’est emparée du pouvoir de manière brutale et illégale (contraire aux textes de loi). C’est ce qu’on appelle un coup d’État.

L’armée le justifie en dénonçant des fraudes (triches) «énormes» lors des élections législatives de novembre. Ces élections ont été massivement remportées par la Ligue nationale pour la démocratie, le parti d’Aung San Suu Kyi.

De nombreuses figures politiques ont été arrêtées, des généraux de l’armée ont été placés aux principaux postes de pouvoir et l’état d’urgence (limitation de libertés) a été proclamé pour un an.

Manifestations et violences

Depuis maintenant trois semaines, des centaines de milliers de Birmans protestent contre ce coup d’État proféré par l’armée. Les soulèvements populaires sont rares dans ce pays où l’armée a toujours eu une grande place et beaucoup de pouvoir.

Après quelques jours de manifestations, l’armée a d’ailleurs durci le ton en utilisant des canons à eau, des gaz lacrymogènes et des tirs de balles en caoutchouc contre les manifestants. Depuis, la violence ne fait qu’augmenter.

Alors que plusieurs décès de manifestants et des dizaines de blessés ont déjà été comptabilisés, l’armée a clairement averti les manifestants qu’ils risquent de mourir s’ils continuaient à se «rebeller» contre le pouvoir en place.

Réactions internationales?

Du côté de la communauté internationale, pas encore de réelle action concrète.

Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne se réuniront ce lundi 22 février pour discuter d’éventuelles mesures contre l’armée.

À ce jour, les États-Unis n’ont annoncé que des sanctions ciblées contre certains généraux tout comme le Royaume-Uni et le Canada.

La Chine et la Russie, alliées traditionnelle de l’armée birmane aux Nations Unies, considèrent la crise comme «une affaire intérieure» au pays.

Régimes militaires

Depuis son indépendance du Royaume-Uni en 1948, la Birmanie a été gouvernée par des régimes militaires pendant des dizaines d’années.

Depuis dix ans, une transition vers un régime démocratique (où le pouvoir est détenu par le peuple) était en cours. Mais l’armée gardait malgré tout une place importante, inscrite dans la Constitution. Désormais, elle s’est octroyé les pleins pouvoirs.

BIRMANIE (ou MYANMAR)

Capitale: Naypyidaw

Superficie: 676 578 km2 (environ 22 fois la Belgique)

Population: 56 590 071 habitants

Langue officielle: le birman

Monnaie: le kyat (il faut 1626,7 kyats pour faire 1 euro)

Fête nationale: 4 janvier, date de l’indépendance vis-à-vis du Royaume-Uni.