Le 1er février, l’armée birmane a fait ce qu’on appelle un putsch, un coup d’État, c’est-à-dire qu’elle s’est emparée du pouvoir de manière brutale… et illégale (contraire aux textes de loi). De nombreuses figures politiques comme la très populaire Aung San Suu Kyi, cheffe du gouvernement civil, et Win Myint, président de la République, ont été arrêtées. Des généraux de l’armée ont été placés aux principaux postes de pouvoir et l’état d’urgence (limitation de libertés) a été proclamé pour un an.

Fraude électorale?

Pour justifier ce coup d’État, l’armée dénonce des fraudes (triches) «énormes» lors des élections législatives de novembre. Ces élections ont été massivement remportées par la Ligue nationale pour la démocratie, le parti d’Aung San Suu Kyi.

L’armée dit avoir agi pour «préserver la stabilité» du pays. Les militaires ont promis d’organiser de nouvelles élections, «libres et équitables», lorsque l’état d’urgence serait levé, c’est-à-dire dans un an!

C’est le chef de l’armée, le général Min Aung Hlaing, qui détient désormais quasiment tous les pouvoirs. Le général Myint Swe est, lui, désigné président par intérim.

Un soulèvement rare

Depuis plusieurs jours, des centaines de milliers de manifestants descendent dans la rue pour s’opposer au coup d’État proféré par l’armée.

Mais quels risques prennent-ils en le faisant? L’armée birmane n’a pas pour réputation d’être tendre. Les soulèvements populaires sont rares dans ce pays.

Ce mardi 9 février, le ton s’est d’ailleurs durci, des canons à eau, des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc ont été utilisés contre les manifestants. Le siège du parti d’Aung San Suu Kyi a été détruit. De nombreuses personnes ont été blessées.

Du côté de la communauté internationale, pas encore de réaction concrète.

Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU (Organisation des Nations unies, chargée de défendre la paix dans le monde) va se réunir ce vendredi 12 février pour décider d’une éventuelle réaction.

Régimes militaires

Depuis son indépendance du Royaume-Uni en 1948, la Birmanie a été gouvernée par des régimes militaires pendant des dizaines d’années.

Depuis dix ans, une transition vers un régime démocratique (où le pouvoir est détenu par le peuple) était en cours. Mais l’armée gardait malgré tout une place importante, inscrite dans la Constitution. Désormais, elle s’est octroyé les pleins pouvoirs.

BIRMANIE (ou MYANMAR)

Capitale: Naypyidaw

Superficie: 676 578 km2 (environ 22 fois la Belgique)

Population: 56 590 071 habitants

Langue officielle: le birman

Monnaie: le kyat (il faut 1626,7 kyats pour faire 1 euro)

Fête nationale: 4 janvier, date de l’indépendance vis-à-vis du Royaume-Uni.