C’est dans la cave de sa maison, à Vedrin, près de Namur, qu’Henri Closon et son papa travaillent le bois. «J’ai commencé à 8 ans, raconte Henri. Lors d’un marché d’artisans sur la place du village, il y avait un tourneur. J’ai demandé si je pouvais essayer».

Denis, le papa, achète un tour à bois et c’est parti! Ils découvrent, se forment, regardent des tutos sur YouTube… Les années passent, Henri se débrouille de mieux en mieux, commence à vendre des créations pour acheter de nouveaux outils…

Il lui arrive de penser que, plus tard, son métier sera lié au bois. Mais en attendant, il fixe des bouts de bois sur son tour, empoigne ses outils et, en faisant tourner le bois, le creuse et lui donne les formes qu’il veut.

«On peut avoir des idées un peu folles. Des bols avec des formes ondulées, par exemple. Ou bien on colle deux bois différents et on les travaille ensemble. Ça fera un objet à deux couleurs.»

Au fil des ans, Henri a appris à connaître et reconnaître les bois. «Ça, par exemple, c’est du prunier, dit-il. Je peux le déduire avec l’âge, le type d’écorce, la couleur du bois, la taille et la teinte des veines (les lignes dans le bois)…»

Une passion rare!

Peu de gens tournent le bois. Mais chez les enfants, c’est vraiment exceptionnel. Du coup, depuis ses 8 ans, c’est avec des outils pour adultes qu’il travaille! Évidemment, son père est là.

Il faut dire que ce n’est pas sans risques. «Certains outils sont plus dangereux que d’autres, mais tout est dangereux, en fait, confirme Henri. On s’est déjà blessés tous les deux. Il faut être attentif, bien regarder. Si tu oublies de serrer solidement quelque chose, ça peut partir dans tous les sens.»

Henri peut parfois tourner le bois seul, mais il doit toujours y avoir un adulte à la maison, au cas où il y aurait un accident. Il est équipé: «Je porte un tablier, des lunettes de protection, un casque à visière auditif qui protège des copeaux, un masque de respiration faciale quand on ponce…»

Le voilà prêt! Il perce deux trous dans un bout de bois, l’attache à son tour, prend un outil, fait tourner la machine et commence à faire partir l’écorce et à donner une forme à son bois… Ses gestes sont assurés. Henri est concentré, consciencieux. En une heure environ, il réalise un bol!