Des chiens détecteurs de coronavirus? Oui, ça existe! Et l’on pourrait peut-être en retrouver un jour en Belgique. Une étude est en cours en ce moment.

Cette étude est dirigée par les universités de Liège et de Gand. Dans l’équipe, on trouve des vétérinaires, divers spécialistes et scientifiques… et tout un tas d’autres personnes qui ont accepté de participer à cette aventure. Ensemble, ils veulent vérifier l’efficacité du flair des chiens, leur capacité à détecter si des personnes sont contaminées ou non par le coronavirus.

Hugues Guyot est professeur en médecine vétérinaire à l’université de Liège et chargé, avec d’autres, de cette étude. Il nous explique en quoi elle consiste.

Comment ça se passe?

Le chien a un odorat extrêmement développé (voir infographie sur les odeurs), jusqu’à 30 à 50 fois supérieur à celui de l’être humain! Il est capable de retrouver des personnes disparues, de chercher de la drogue, des explosifs ou… de reconnaître des personnes atteintes de certaines maladies. C’est comme ça qu’est née l’idée de se servir des chiens dans la lutte contre le covid.

«On s’est rendu compte que les patients infectés par le covid émettent, dans leur sueur, des molécules odorantes particulières. On entraîne donc les chiens à sentir cette sueur pour qu’ils puissent détecter si les personnes sont infectées ou non.»

En pratique, on prélève de la sueur avec un coton sous le bras d’une personne, positive au covid ou non. Les différents cotons sont ensuite placés dans des bocaux, sur des cônes. Les chiens doivent marquer l’arrêt devant ceux qui sont «contaminés». S’ils réussissent, ils sont récompensés par leur maître avec des jeux.

«Il n’y a aucun risque, ni pour les chiens, ni pour les maîtres, car ils ne sont jamais en contact direct avec les échantillons. De plus, la sueur n’est pas un moyen de transmission du coronavirus».

Plus efficaces que des tests?

D’après le professeur Guyot, les chiens sont plus efficaces que les tests classiques! «Avec les chiens, on a un taux d’efficacité de 85 à 100%. Et bien sûr, sur le long terme, cela coûterait beaucoup moins cher que les tests PCR!»

Des études sont en cours dans plusieurs pays et les résultats sont très encourageants. En Finlande (nord de l’Europe) ou aux Émirats arabes unis (Proche-Orient), des chiens sont déjà sur le terrain! Ils sont, entre autres, utilisés dans les aéroports pour contrôler les voyageurs.

Chez nous, les résultats de la première étape de l’étude seront connus à la fin du mois de janvier ou début février. Il reviendra ensuite au gouvernement de décider si, oui ou non, les chiens peuvent nous aider à détecter les cas de coronavirus et dans quelles situations.

En savoir plus

Pour cette étude, les universités de Liège et de Gand collaborent, entre autres, avec la police fédérale, les pompiers, la protection civile et la Défense. Les chiens utilisés leur appartiennent et ont déjà été formés à reconnaître des odeurs. On retrouve le berger malinois, le border collie et le springer. Mais à l’avenir, de nombreux autres chiens pourraient être formés à la détection du covid! «On privilégie des chiens qui ont un comportement plus facile à gérer. Il faut aussi éviter les chiens qui ont un museau écrasé car ils sentent moins bien. L’apprentissage peut commencer avant un an s’ils sont déjà bien dressés.»