Zoé Halut vit à Huy mais elle n’avait jamais rencontré Charles Brian. «Je ne le connaissais pas et je lui ai posé beaucoup de questions. Je voulais comprendre ce qu’il avait vécu. Il pouvait m’expliquer en détail. Il se souvenait des noms et même des paroles dites! À chaque fois qu’il racontait quelque chose, cela se voyait qu’il avait beaucoup d’émotions. Il était content de partager cela mais il était triste.»

La Belgique est entrée en guerre en mai 1940. C’était il y a 80 ans. Connait-on encore cette guerre quand on a 12 ans aujourd’hui?

«On en parle souvent. Mais j’ai appris beaucoup de choses en interrogeant M. Brian puis en regardant le film. Je savais qu’à l’annonce de la guerre, en mai 1940, certains Belges étaient partis, notamment en France. Ceux qui avaient connu la guerre 14-18 savaient déjà à quoi s’attendre. M. Brian m’a raconté qu’il avait poursuivi ses études. Il m’a aussi partagé des anecdotes marrantes. La guerre, ce n’était pas chouette. Mais heureusement il y avait des temps de repos où ils pouvaient tous aller voir leurs voisins. Mais quand il y avait des explosions, c’était dur! »

Le film mélange différents extraits d’interview et des images d’archive. Il dure une heure.

«Plusieurs personnes ont parlé du bombardement de la ville de Huy le 18 août 1944. En regardant le film, le témoignage qui m’a le plus touchée, c’est ce monsieur qui racontait qu’il était dans la piscine de Huy quand le bombardement a eu lieu. Il s’était couché pour se protéger. À côté de lui, il y avait une amie. Quand le bombardement a cessé, il a tapé sur l’épaule de son amie. Et comme elle ne répondait pas, il l’a retournée sur le côté et il a vu qu’elle était morte. Ce sont des choses comme celles-là qui sont marquantes.»