Depuis l’âge de 11 ans, Basile souhaitait s’occuper de chèvres. «J’aime particulièrement les animaux producteurs: les vaches, les poules, les chèvres… Mes parents me voyaient motivé. J’avais fait beaucoup de recherches sur Internet pour mieux connaître les chèvres. Ils m’ont dit: Si tu trouves un endroit où tu peux découvrir comment on s’occupe des chèvres, c’est mieux. J’ai écrit à la Ferme de la Baillerie à Bousval. Ce n’est pas une ferme pédagogique. Les personnes étaient d’accord de m’accueillir mais il ne fallait pas que cela leur fasse perdre du temps. Dès la première fois, elles m’ont mis à la traite. Elles se sont rendu compte que ma présence était utile.»

Durant six mois, Basile est allé régulièrement dans cette ferme, qui compte 150 chèvres.

«Après la classe, j’accompagnais les gens de la ferme au marché, en plus d’y aller le week-end.»

Comment produit-on le lait?

«Tous les ans, on fait saillir les chèvres. Cela veut dire qu’on les met au bouc. C’est ainsi qu’elles sont en gestation (grossesse) pendant cinq mois et que démarre la lactation (la production de lait). C’est un peu contre nature mais on sépare les chevreaux de leur mère à la naissance. Les petits sont nourris au lait en poudre ou reçoivent une partie du lait de leur mère qui, de toute façon, en produit bien assez.»

Basile reste passionné et la Ferme de la Baillerie finit par lui confier deux petits. «Nous avons construit un abri, dans le jardin, à la maison. J’ai commencé par donner du lait en poudre aux chevreaux durant trois mois. S’occuper soi-même d’un animal, ce n’est pas la même chose que de participer au travail de la ferme. On apprend de ses erreurs. Normalement, les chèvres peuvent avoir des petits après sept mois de vie, c’est rapide. Pour moi, cela a pris plus de temps. J’ai continué à aller à la ferme pour apprendre.»

Basile a doucement commencé son élevage de chèvres.

L’organisation quotidienne

Actuellement, il a six chèvres et a obtenu en août l’accord de l’Afsca (Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire) pour commercialiser du fromage.

«Je trais le matin, vers 6 h 30 et le soir, entre 18h30 et 19 h 30. Cela me prend une demi-heure. Mais c’est aussi à ce moment-là que je donne à manger aux chèvres. Si leur alimentation principale est l’herbe, je leur donne aussi des grains (un mélange de céréales).

Après la traite, je fabrique les fromages. Les chèvres produisent du lait durant neuf mois mais comme il y a eu des mises bas assez étalées (elles n’ont pas eu leurs petits au même moment), je vais pouvoir faire du fromage jusque mi-décembre début janvier. La fabrication du fromage, je l’ai apprise à la ferme. Quand j’arrivais là-bas, je venais tôt pour la traite du matin. Après s’être occupés des chèvres, nous allions à la fromagerie. Évidemment, à la maison, avec deux chèvres, je n’avais que quatre litres de lait par jour et non pas 200 comme à la ferme! Il m’a fallu aussi trouver mes repères car je faisais le fromage dans la cuisine familiale. Puis on a fini par construire, mon père et moi, une fromagerie à côté de la maison. Je fabrique des fromages au lait cru car je le transforme directement après la traite. Je fabrique aussi des crottins, des fromages nature, épicés ou pas, au lard… Je les vends en vente directe mais uniquement sur commande. Je ne pensais pas un jour commercialiser des fromages de chèvre! Et depuis un mois, je vends aussi mes fromages dans un magasin bio à Wavre. Cela me permet d’être autonome à 100%: ce que je gagne paie les soins vétérinaires, la nourriture des chèvres…»