Y a-t-il un lien entre les compétences de lecture et celles de compréhension à l’audition? Selon une équipe composée de chercheurs de l’Institut des neurosciences (sciences du système nerveux) de l’Université Libre de Bruxelles, oui.

Entre 2016 et 2018, ils ont réalisé un test sur une centaine d’enfants issus d’écoles primaires francophones. Ils leur ont proposé d’écoute une histoire, d’abord dans un environnement calme, ensuite dans un environnement bruyant. Le tout, sous magnétoencéphalographie, c’est-à-dire avec des capteurs qui permettent de savoir quelles régions du cerveau étaient mobilisées au cours de l’exercice.

Ensuite, ils ont analysé les résultats.

Selon leurs conclusions, les enfants qui sont bons lecteurs sont également ceux qui comprennent le mieux les messages diffusés dans un environnement bruyant.

En effet, «les bons lecteurs ont eu moins de mal à suivre l’histoire alors qu’ils se retrouvaient soudain plongés dans des bruits parasites, comme celui produit par des personnes qui discutent entre elles à proximité», explique un chercheur. Plus les enfants ont la capacité de lire des mots de manière automatique (c’est-à-dire sans les déchiffrer lettre par lettre), plus ils sont capables de suivre le langage dans le bruit.

La stratégie de compréhension à l’audition et celle de lecture sont donc liées.

Des progrès à faire en lecture

Connaissez-vous l’enquête Pisa?

Pisa est un programme international, qui suit les connaissances des élèves de 72 pays, en testant tous les trois ans les connaissances des jeunes âgés de 15 ans en math, sciences, lecture.

Quand un élève de 15 ans lit un texte, le comprend-il bien? Arrive-t-il à mémoriser certaines informations? Et si on lui demande un résumé, réussit-il à le faire?

Voici le genre de notions étudiées par l’enquête. Publiée l’an dernier, l’enquête notait que les jeunes francophones ont des progrès à faire en lecture.

L’étude révélait une perte de vitesse de la pratique de la lecture chez nous.

Ainsi, pour la première fois en Fédération Wallonie-Bruxelles, il y avait davantage de jeunes (33%) qui considèrent la lecture comme une «perte de temps» que de jeunes qui la citent parmi leurs loisirs favoris (28%). Cette évolution, soulignait l’enquête, touchait l’ensemble des jeunes de pays développés.

Et si le livre reprenait la tête dans les smartphones et les tablettes?