Christophe Modave entame sa vingtième rentrée à l’école Sainte-Marie de Suarlée (province de Namur).

«Je suis heureux à l’approche de cette rentrée, explique cet enseignant. Je n’ai jamais été stressé par la situation liée au coronavirus. Sans doute car tout a été bien géré dans l’école. Par contre, j’ai été prudent.»

Et le confinement?

Au tout début du confinement, j’ai créé un site Internet sur lequel je mettais régulièrement des petites activités pour les élèves. J’y glissais aussi des vidéos et des liens vers des plateformes comme Scoodle et Jaccorde. Ce sont des plateformes sur lesquelles on peut voir le résultat du travail des enfants. Cela me permettait d’assurer un suivi et même d’attribuer un exercice particulier à un élève qui en avait besoin. J’ai l’habitude de gérer un site, car je m’occupe de celui de l’école, notamment. Je m’étais assuré que tous les enfants pouvaient se connecter. On a même prêté une tablette à une famille nombreuse qui, évidemment, n’avait pas la possibilité d’avoir un ordinateur par enfant.

Quand vous avez pu revenir à l’école, comme cela s’est-il passé?

J’étais le premier à rentrer à l’école avec les élèves de 6e année. On ne pouvait rentrer que deux jours par semaine. J’ai fait deux groupes, en divisant la classe de 21 élèves, et j’ai vu chaque groupe deux jours par semaine.

Une année sans CEB

«Je pense que les 12 enfants de 6e année étaient contents de ne pas avoir cet examen de primaires. Mais, personnellement, j’étais déçu qu’il n’y ait pas cette clôture des apprentissages. Au niveau de l’évaluation, jusqu’au 30 juin, on n’a plus fonctionné avec des points, mais on a fait des évaluations formatives (qui renseignent l’élève et l’enseignant sur les acquis ou les éléments à améliorer).»

Comment s’est déroulée la fin de l’année?

Pour clôturer, on pouvait juste organiser un événement qui rassemblait maximum 20 personnes. Habituellement, on fait un grand souper avec une remise de diplômes non officielle qui met en valeur les qualités des enfants. On a pris la décision de faire tout cela le 1er juillet, car on était alors autorisé à être 50. Chaque élève pouvait venir avec deux personnes.

Cette rentrée sera-t-elle différente?

Je la prépare comme d’habitude. Je pense que les effets de ces mois compliqués seront limités. C’est sûr qu’il y a des apprentissages qu’il faudra combler, car ils n’auront pas été vus l’année précédente. Mais chaque année, il y a des élèves en difficulté avec lesquels il faut revoir certaines matières. Je pense que ce sera un peu la même chose, mais avec toute la classe, cette fois-ci.

Avez-vous des projets?

Oh oui! On a une visite à l’Aquascope (Virelles, Chimay) en septembre. En octobre, à l’école, il y aura une pièce de théâtre sur le thème de l’eau. C’est la Société wallonne des eaux (SWDE) qui le propose et c’est gratuit. En novembre, Xperilab, le camion des sciences, se garera dans la cour. J’ai aussi envie de proposer aux enfants d’essayer d’avoir un contact avec Thomas Pesquet, un astronaute français, qui repart sur l’ISS (station spatiale internationale). On verra si c’est possible. Et puis, il y aura aussi les idées de projets des enfants!