La visite commence en compagnie de Clotilde. Nous la retrouvons à l’entrée de «Sans Collier», un refuge pour chats et chiens, situé à Perwez (Brabant wallon).

« Ici, je suis responsable de l’accueil. Je suis un peu le trait d’union entre les personnes qui viennent pour adopter et les animaux », explique-t-elle.

Directement, Clotilde nous embarque avec elle dans les escaliers du centre, direction le premier étage. «Je vais vous montrer à quoi ressemblent nos journées ».

Nourrir et nettoyer

La journée commence dès 8h. «À notre arrivée, il faut évidemment nourrir les animaux et leur apporter les soins dont ils ont besoin», explique Clotilde.

Distribution de croquettes pour chats.

Moment de câlins après avoir nourri les chats.

« On profite aussi de ce moment pour nettoyer les cages. Mais on procède de manière différente pour les chiens et les chats», confie-t-elle. «Les cages des chiens ont souvent deux parties, l’une à l’intérieur et l’une à l’extérieur. On met alors les chiens dans la partie que l’on ne nettoie pas pour nettoyer l’autre, et inversement. C’est plus facile. Pour les chats, par contre, on nettoie leurs espaces communs en les laissant dedans. Ça ne pose pas de problèmes. »

Nettoyage des cages du couloir des chiens.

Nettoyage d’une cage de chien, pendant que l’animal se trouve dans la partie extérieure.

Actuellement, à peu près 250 chats et chiens sont hébergés dans les locaux de «Sans Collier». S’occuper de chacun d’entre eux serait mission impossible pour les six membres du personnel, dont fait partie Clotilde. «Sans Collier» collabore donc quotidiennement avec des bénévoles. «Ils sont un soutien très précieux pour nous. Sans eux, nous n’arriverions pas à nettoyer toutes les cages, toutes les gamelles, donner tous les soins. C’est beaucoup de travail, tout ça », explique Clotilde.

Bénévole nettoyant les gamelles des chiens.

Sans oublier la «zone de quarantaine»

Clotilde nous ouvre ensuite les portes d’un espace habituellement interdit au public.

Il s’agit de la partie «hôpital» de «Sans Collier». «Ce côté du bâtiment comprend la salle de consultation et d’opération, où les vétérinaires vaccinent et stérilisent (ne peuvent plus avoir de petits) les animaux, par exemple. »

La salle de consultation et d’opération de «Sans Collier».

Juste à côté de cette salle se trouvent les pièces dites de quarantaine. Rien à voir avec le coronavirus! «Il s’agit simplement d’endroits où les animaux qui attentent d’être opéré ou qui ont besoin d’un traitement médical plus spécifique sont logés», explique Clotilde.

Les espaces de quarantaines sont divisés en trois parties: un endroit pour les chatons, un autre pour les chats, et le dernier pour les chiens.

À l’intérieur de l’espace pour chatons, nous tombons sur Marianne, une jeune bénévole, alors qu’elle s’occupe de Nutella. Le chaton a souffert d’otite et est devenu quasiment sourd. «Je suis des cours pour devenir assistante vétérinaire. J’aime le contact avec les animaux, surtout avec les chats. Il y a un an, j’ai décidé de devenir bénévole. C’est une manière pour moi de me préparer à mon futur métier », confie la jeune femme.

Marianne s’occupant de Nutella.

Nutella, le chaton, est presque sourd.

Occuper les chiens

Animaux rassasiés et soins donnés, les promenades peuvent enfin commencer. Évidemment, cette activité ne concerne que les chiens. Les travailleurs et bénévoles se relaient alors pour que chaque chien puisse sortir au moins une fois par jour. «C’est leur moment détente », confie Sophie, la promeneuse du jour de Maya, une femelle Cane Corso (une race de chien) de 4 ans. «Ils ont des coins «jeux» prévus à l’extérieur, mais on peut également aller avec eux dans les campagnes, par exemple », poursuit-elle.

La chienne Maya, qui attend que Sophie lui donne un biscuit.

L’un des coins extérieurs dédiés aux chiens.

Les promenades ne sont pas les seules occupations des chiens. On leur donne des «kong», des sortes de jouets à mâcher bourrés de nourriture. Mastiquer ces jouets les distrait. Les chiens ayant des cages donnant sur l’extérieur ont également de quoi passer le temps, notamment en observant le va et viens des travailleurs, bénévoles et visiteurs du centre.

Quant à la fin de la journée, elle arrive aux alentours de 18h pour les travailleurs et bénévoles du centre. Un peu avant cela, ils font un dernier tour d’inspection. «On sort les animaux qui doivent l’être une dernière fois, on remplit les gamelles d’eau vides, on donne à manger s’il n’y en a plus assez. On inspecte que tout soit nickel pour la nuit», explique Clotilde.

Toutes ces activités se font en parallèle (en même temps) avec les visites de personnes souhaitant adopter un animal. «Nous avons, en moyenne entre deux et trois rendez-vous par heure. Ce qui est bien, dans ce refuge, c’est que nos animaux trouvent vite un foyer », conclut-elle.

S’adapter au coronavirus

Le centre a dû s’adapter à l’épidémie de coronavirus, explique Sébastien de Jonge, le directeur de «Sans Collier». «Pendant le confinement, l’équipe a été réduite de plus de la moitié. En temps normal, on est 25 sur place. Nous n’étions plus que 10. Ce n’était pas facile d’assurer correctement toutes les tâches dans de telles conditions. Mais on a tenu le coup, pour le bien-être des animaux.»

Maintenant, l’activité est pratiquement revenue à la normale, même si certaines règles sont évidemment à respecter. «Depuis le confinement, le port du masque et la désinfection des mains sont obligatoires sur les lieux, tant pour le personnel, les bénévoles que pour les visiteurs. On a également installé des plexiglas (des panneaux transparents en plastique) à l’accueil afin de réduire les risques de contamination avec les gens venant de l’extérieur.»

Sophie a dû, comme les autres membres de l’équipe, s’adapter au port du masque.

Le coronavirus aura tout de fois eu un effet bénéfique: la mise en place d’un système de rendez-vous. « Avant, on fonctionnait qu’avec des visites libres. Les gens venaient quand ils voulaient. Le problème, c’est que, lorsque l’on avait trop de monde en même temps, on ne savait pas accompagner correctement les visiteurs. On a gardé les visites libres à certains moments mais, depuis le coronavirus, on fonctionne par système de rendez-vous. On trouvait ça tellement plus confortable, que ce soit pour le visiteur mais aussi pour nous, qu’on a décidé de continuer ainsi », confie Sébastien de Jonge.

Adopter un animal, toute une procédure!

Adopter un chien ou un chat ne se fait pas n’importe comment.

«Chez «Sans Collier», Il y a une procédure à suivre », explique Sébastien de Jonge, le directeur du centre. «Il vous faut d’abord passer un entretien. C’est une sorte de discussion qui nous permettra de savoir si vous êtes prêt à adopter. Un animal, ça coûte de l’argent, il lui faut un espace de vie adapté, etc. Tout cela est à prendre en compte. Votre personnalité est également testée. Pour bien s’occuper d’un animal, il faut avoir le sens des responsabilités.»

Si l’entretien est positif, alors les démarches peuvent commencer. «On regarde ensemble après le chien ou le chat qui vous convient. Une fois que le choix est fait, on signe le contrat, et vous pouvez repartir avec l’animal. Mais, après l’adoption, ce n’est pas tout à fait fini. Il y a tout de même un suivi! Au début, on prend régulièrement des nouvelles afin de voir si tout se passe bien. Cela se fait à travers des sms, un appel et puis, finalement, une visite à domicile. SI on voit que l’animal est bien, cela s’arrête là mais, évidemment, on apprécie toujours lorsque l’on nous donne des nouvelles de nos anciens pensionnaires», confie-t-il.