Françoise habite à Vedrin, près de Namur. Elle fait partie des plus de 1 300 Belges qui se sont inscrits dans le nouveau réseau «Welcome to my garden» («Bienvenue dans mon jardin», en anglais). Elle ouvre son jardin à des voyageurs qui cherchent un coin d’herbe pour planter leur tente pendant une ou deux nuits. Elle leur donne accès à un robinet d’eau potable, à l’électricité et, s’ils ne sont pas trop nombreux, aux toilettes qui sont dans sa maison. En un mois, Françoise a déjà reçu trois fois des invités qui voyagent «lentement»: à pied, en transports en commun ou à vélo.

Du nord au sud à vélo

Cindy et Jonas, par exemple, viennent de Torhout (Bruges). Ce couple de Flamands a décidé d’aller à vélo jusque Sainte-Ode, dans la province de Luxembourg. «En voiture, ça ferait 300 km. Mais à vélo, on prend des petits chemins et pistes cyclables comme le RAVeL. C’est plus long.»

Avant leur départ, Cindy et Jonas ont contacté des accueillants via le site de Welcome to my garden. Ils ont ainsi dessiné un parcours de jardin en jardin. La nuit chez Françoise les a bien reposés: «Qu’il fait calme, ici! La première nuit, à Oudenaarde, a été horrible: des voisins faisaient la fête! La deuxième nuit, à Halle, ça a été. Cette nuit-ci, on n’a rien entendu!»

Pourquoi Jonas et Cindy ont-ils décidé de vivre ce genre de vacances? «On voulait des vacances les plus écologiques possible: produire le moins possible de déchets, consommer peu d’énergie… On fait fort attention à cela. Et puis, dormir dans un jardin est moins dangereux pour le covid que dans un camping, où tout le monde partage les mêmes sanitaires. »

Quatre étudiants

Quelques jours plus tard, Françoise reçoit quatre jeunes, arrivés de Bruxelles. Laura, Pierre, Alexia et Émilie ont pris le train jusque Namur. Ils ont découvert la jolie capitale wallonne et sa citadelle, puis ont rejoint Vedrin à pied, avec leur sac sur le dos. Le lendemain, ils vont marcher dans la région avant de repartir à Bruxelles.

« Au départ, raconte Laura, on voulait aller en camping dans les Ardennes. Puis on a découvert Welcome to my garden. J’ai proposé l’idée à des amis et finalement, on teste la formule à quatre une nuit. Mais on le refera. L’offre est grande, on peut aller un peu partout

Tandis qu’ils mangent leur pique-nique sur la terrasse de Françoise, ils expliquent que ce qui leur plaît, dans cette formule, c’est de pouvoir rencontrer des gens. «Françoise connaît bien sa région, elle nous donne des bons conseils. C’est plus convivial et sympa qu’un camping. Et puis, c’est gratuit… Quand on est étudiants, ça compte! Il y a aussi le fait qu’être chez des gens, ça nous donne un côté «safe»: on se sent en sécurité.»

Pierre ajoute: « Le fait de camper chez une personne inconnue donne quand même un petit côté aventureux et sortir, vivre dehors, après le confinement, ça fait du bien!». Émilie souligne que, comme il n’y a pas d’argent en jeu, «on tombe sur des gens accueillants, ouverts».

Demain soir, ils rentrent à Bruxelles. Mais ils sont bien décidés à reprogrammer d’autres expéditions via Welcome to my garden!