L'histoire de la Belgique et du Congo est étroitement liée. Le pays africain a, pendant plusieurs années, été la propriété du roi belge Léopold II avant de devenir une colonie belge. A l'époque (la fin des années 1800), les pays européens prenaient possession des pays africains pour profiter de leurs richesses naturelles. Les colons contrôlent et les africains n’ont rien à dire. Certains sont traités comme des esclaves par des Blancs qui pensent être supérieurs aux Noirs. Au Congo, des attrocités seront commises.

Dès les années 50, la population congolaise commence à réclamer son indépendance (le droit de décider librement de son sort). Elle l'obtient en 1960, quand le gouvernement belge finit par se retirer, après de nombreux affrontements.

Les Belges présents sur place sont alors chassés du pays.

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Ce 30 juin, très peu de festivités ont pu être organisées en République démocratique du Congo pour fêter cette indépendance, à cause de la pandémie de coronavirus. A l'occasion de cet anniversaire, le roi Philippe a envoyé une lettre au président Tshisekedi dans laquell il a exprimé ses «regrets» face aux «blessures du passé». 

«Notre histoire est faite de réalisations communes mais a aussi connu des épisodes douloureux. À l’époque de l’État indépendant du Congo, des actes de violence et de cruauté ont été commis, qui pèsent encore sur notre mémoire collective. La période coloniale qui a suivi a également causé des souffrances et des humiliations», a-t-il écrit. 

Il est le premier roi des Belges à le faire. 

En République démocratique du Congo, les déclarations du roi ont été accueillies positivement. Mais elles ne suffisent évidemment pas à guérir les blessures du passé.Nombreux sont ceux qui attendent désormais des excuses officielles ainsi que des réparations. 

Le roi a tout de même réalisé un pas vers une réelle réconciliation.

 

L’intégralité de la lettre envoyée par le roi Philippe au président Félix Tshisekedi

 

«En ce soixantième anniversaire de l’indépendance de la République démocratique du Congo, je tiens à vous adresser ainsi qu’au peuple congolais mes vœux les plus chaleureux.

Cet anniversaire est l’occasion de renouveler nos sentiments d’amitié profonde et de nous réjouir de la coopération intense qui existe entre nos deux pays dans tant de domaines, et notamment dans le domaine médical qui nous mobilise en cette période de pandémie. La crise sanitaire nous frappe au milieu d’autres préoccupations. Le partenariat privilégié entre la Belgique et le Congo est un atout pour y faire face. En ce jour de fête nationale, je souhaite réaffirmer notre engagement à vos côtés.

Pour renforcer davantage nos liens et développer une amitié encore plus féconde, il faut pouvoir se parler de notre longue histoire commune en toute vérité et en toute sérénité.

Notre histoire est faite de réalisations communes mais a aussi connu des épisodes douloureux. À l’époque de l’État indépendant du Congo des actes de violence et de cruauté ont été commis, qui pèsent encore sur notre mémoire collective. La période coloniale qui a suivi a également causé des souffrances et des humiliations. Je tiens à exprimer mes plus profonds regrets pour ces blessures du passé dont la douleur est aujourd’hui ravivée par les discriminations encore trop présentes dans nos sociétés. Je continuerai à combattre toutes les formes de racisme. J’encourage la réflexion qui est entamée par notre parlement afin que notre mémoire soit définitivement pacifiée.

Les défis mondiaux demandent que nous regardions vers l’avenir dans un esprit de coopération et de respect mutuel. Le combat pour la dignité humaine et pour le développement durable requiert d’unir nos forces. C’est cette ambition que je formule pour nos deux pays et pour nos deux continents, africain et européen.

Les circonstances actuelles ne permettent malheureusement pas de me rendre dans votre beau pays, que j’aimerais tant mieux connaître. J’espère que j’en aurai bientôt l’opportunité.”