Léopold II est devenu le deuxième roi des Belges lorsqu’il a succédé à son père, Léopold 1er, en 1865. Il est resté sur le trône jusqu’à sa mort, en 1909.

Léopold II voyait grand, très grand. Il est surnommé le «roi bâtisseur » car il a fait réaliser d’immenses travaux pour transformer, par exemple, la ville de Bruxelles. Monuments, avenues, rien n’était trop beau pour voir Bruxelles devenir une vraie capitale. Léopold II a également encouragé le développement de l’armée, des moyens de communication et de l’industrie.

Propriétaire du Congo

Léopold II a aussi possédé des terres en Afrique. Pour comprendre, il faut remonter à la fin du 19e siècle, dans les années 1880. À cette époque, les Européens se rendent compte que l’Afrique regorge de richesses naturelles (caoutchouc, cuivre, diamants, ivoire, etc.). En plein développement industriel, ils décident d’en tirer profit. C’est ainsi que des pays africains sont colonisés: les Européens s’y installent et considèrent que ces territoires leur appartiennent! Les colons (les Européens, donc) gèrent tout sur ces territoires, profitent de leurs richesses et contrôlent leurs populations.

Le territoire africain est ainsi divisé en «propriétés européennes». Le roi Léopold II est l’unique propriétaire du Congo de 1885 à 1908. Ensuite, il doit le léguer à la Belgique. Le Congo reste une colonie belge jusqu’en 1960, année de son indépendance. On l’appelle aujourd’hui la République démocratique du Congo.

Êtres «supérieurs»

Pendant toute cette période, la plupart des colons sont persuadés d’être supérieurs aux Africains. Au Congo, les Belges décident donc de tout. Ils développent le pays à leur manière en construisant des villes, des routes, des écoles, des hôpitaux. Les Africains n’ont rien à dire. Leur rôle: travailler. Beaucoup sont traités comme des esclaves. Leur vie a peu d’importance aux yeux des colons. Des atrocités (massacres, tortures, punitions corporelles) sont commises. Des millions de personnes perdent la vie. Si personne ne peut prouver que Léopold II a donné des ordres en ce sens, il n’a en tout cas rien fait pour s’y opposer.

Effacer ou…

À la lumière du passé, certains réclament la disparition de tous les monuments commémorant Léopold II afin de tirer un trait sur cette période sombre de notre histoire. D’autres, à l’inverse, évoquent le devoir de mémoire: ne pas oublier les évènements tragiques de l’histoire, afin d’éviter qu’ils se reproduisent. Se souvenir ne veut pas dire approuver.

Pour mieux connaître notre passé, l’histoire du Congo, de sa colonisation et de son indépendance, sera intégrée au programme scolaire de l’histoire de la Belgique. Les ministres de l’Enseignement francophone et flamand s’y engagent.

Pourquoi maintenant?

Les critiques à l’égard de Léopold II ne sont pas neuves.

Le débat est relancé, aujourd’hui suite au décès de George Floyd, aux États-Unis. Cet Afro-Américain est mort asphyxié par un policier blanc. Son décès a soulevé une vague d’indignation mondiale. Des manifestations ont été organisées dans de nombreux pays pour dénoncer le racisme «institutionnel» (l’État promet un système égalitaire, mais les inégalités et discriminations continuent d’exister).

D’autres statues de personnalités historiques sont visées par les vandales, dans plusieurs pays, certaines n’ayant même aucun lien avec un passé raciste.