L’Amazonie est une vaste région d’Amérique du Sud couverte par une forêt dont on a beaucoup parlé en 2019. En effet, l’an passé, durant huit mois, entre janvier et août, plus de 40 000 feux ont été comptabilisés dans ce qui est la plus grande forêt tropicale au monde!

Les presque deux tiers (60%) de cette forêt se trouvent au Brésil qui est aussi le pays d’Amérique du Sud le plus touché par le covid-19.

Depuis le début de la crise du coronavirus, ce pays est divisé, y compris dans son gouvernement. Le ministre de la Santé a été renvoyé et celui de la Justice a claqué la porte (est parti en colère). Le président Jair Bolsonaro est contre le confinement car il veut que les industries continuent à fonctionner. Mais la question du confinement dépend des gouverneurs et des autorités locales. La gestion est donc cacophonique (il n’y a pas d’accord) et en définitive, les États imposent localement le confinement, de façon plus ou moins stricte.

Le 3 mai, le président a prôné (défendu) le déconfinement devant des milliers de manifestants, alors que le nombre de cas de coronavirus explose dans son pays.

Officiellement, le Brésil annonce plus de 162 000 personnes confirmées contaminées et plus de 11 000 décès (chiffres du 11 mai). Mais de nombreux spécialistes considèrent que le nombre de cas confirmés officiellement est 15 fois inférieur à la réalité, seuls les patients en état grave étant testés. Et la plupart des spécialistes considèrent que le pic de la pandémie est loin d’être atteint dans ce pays de 210 millions d’habitants, vaste comme 280 fois la Belgique.

Et les peuples indigènes?

Les peuples indigènes (qui vivent depuis toujours sur ces terres) d’Amazonie sont inquiets. Certaines communautés se trouvent dans un isolement total et ont donc peu d’immunité (de défense) face à la plupart des maladies. Alors elles s’isolent encore davantage, barricadant les accès routiers afin de protéger leurs villages contre la pandémie.

Plusieurs chefs indigènes ont appelé à une «aide humanitaire internationale». Selon la Coida, qui représente des indigènes des neuf pays se partageant la forêt amazonienne (Brésil, Colombie, Pérou, Équateur, Venezuela, Bolivie, Surinam, Guayana, Guyanne française), il n’existe pas de registre (liste) global des cas de contamination parmi les Amérindiens. De plus, ces communautés doivent faire face à une autre menace.

Avec le confinement, elles peuvent moins patrouiller sur leurs territoires. Dès lors, certains grileiros (personnes qui accaparent des terres illégalement) en profitent. Ils délimitent des parcelles et taillent des chemins d’accès à travers la jungle.

Les territoires des peuples indigènes sont très convoités par ceux qui recherchent les bois tropicaux, les minerais précieux… Il y a ainsi des dizaines de milliers de chercheurs d’or et de pierres précieuses qui pénètrent illégalement (sans respecter la loi) dans les réserves indigènes. Le président brésilien apporte son soutien à ces activités car il a récemment signé un projet de loi visant à légaliser l’exploitation des ressources minérales sur ces terres. Et quand il prend la parole, c’est pour encourager la déforestation illégale qui a ainsi atteint un record entre janvier et avril en Amazonie brésilienne!