Thomas Lecocq est sismologue. Il étudie les mouvements du sol à l’Observatoire royal de Belgique, à Uccle (Bruxelles). Depuis le début du confinement, lui et son équipe ont découvert que le bruit sismique avait baissé de 30 à 50%.

C’est quoi, le bruit sismique?

Ce sont les mouvements et les vibrations du sol. Chaque seconde, il y a un appareil, appelé sismographe, qui les enregistre.

À quoi sert-il?

À la base, il sert à enregistrer et mesurer les tremblements de terre. Mais il est utile pour d’autres choses. Il prévient également l’arrivée d’une éruption volcanique (d’un volcan).

En Belgique, nous avons connu peu de tremblements de terre. Le bruit sismique nous sert principalement à récupérer des informations sur la manière dont la Terre répond aux changements environnementaux, ou pour étudier la croûte terrestre (couche solide de la Terre), par exemple.

Ce bruit a baissé?

C’est ce qu’on a constaté. En temps normal, toute l’activité humaine, comme le transport, l’industrie, etc., provoque de petites vibrations au sol. Depuis le confinement, les villes sont au ralenti. Il y a donc moins de vibrations causées par l’homme.

En journée, le bruit sismique actuel correspond à celui enregistré lors d’une période de vacances, comme Noël, où les gens prennent congé et sont plus souvent chez eux.

Concrètement, le bruit sismique que nous connaissons en ce moment se rapproche fortement du niveau que l’on enregistre habituellement le week-end.

C’est une bonne chose?

En pratique, oui. Cela nous permet d’étudier des vibrations naturelles de la Terre, qui sont d’habitude cachées par l’activité humaine à la surface. On a un bruit plus «propre».

Et après le confinement?

Si rien ne change dans le comportement des gens, on reviendra aux valeurs que nous connaissions avant la période de confinement. Ce n’est pas un problème en soi, mais on détecte plus facilement les petites vibrations de la Terre pour l’instant. Si ça pouvait rester comme ça, on ne dirait pas non! Il faut se dire qu’individuellement, on ne se rend pas compte que nos actes ont des conséquences. Pourtant, collectivement, on a un impact sur notre environnement.