«Des stations sont installées sur tout le territoire belge pour mesurer la qualité de l’air, explique Philippe Maetz, de CELINE. Elles sont équipées d’appareils automatiques qui prélèvent de l’air en continu et l’analysent. Cela permet de connaître la concentration (la quantité) de polluants principaux présents dans l’air.»

Quels sont ces principaux polluants?

Les particules fines, le dioxyde d’azote et l’ozone. Les particules fines sont désignées par les initiales PM, pour particulate matter (matière particulaire) en anglais. Elles sont émises par l’activité humaine (trafic automobile, chauffage des maisons, industrie, agriculture…). Elles peuvent aussi être émises par des sources naturelles, comme les éruptions volcaniques, le sable soulevé par le vent…

Ces dernières années, la qualité s’améliore-t-elle ou pas en Belgique?

Oui, il y a notamment moins de particules fines qu’il y a 20 ou 30 ans. Car l’automobile en émet moins que par le passé. Et puis, on a abandonné le charbon et des industries lourdes (la sidérurgie…) qui polluaient beaucoup. On respecte donc les niveaux de particules fixés par l’Union européenne. Mais pas ceux recommandés par l’OMS (organisation mondiale de la santé) qui est plus sévère.

Les particules fines restent le polluant qui crée le plus de soucis de santé (irritation des poumons et problèmes liés à la circulation du sang).

Il y a deux types de particules fines: les PM10 (7 fois plus petites qu’un cheveu) et les PM2,5 (qui sont quatre fois plus petites que les PM10).

Ce sont les PM2,5 qui sont les plus toxiques car, comme ces particules sont plus petites, elles pénètrent plus loin dans les poumons.

Le dioxyde d’azote est un polluant émis par la combustion (dès que l’on brûle quelque chose). Le chauffage et les moteurs diesel émettent du dioxyde d’azote.

Ce polluant a moins baissé à cause du dieselgate. On a découvert que différents constructeurs automobiles tentaient de contourner des tests de pollution. Comment? En mettant au point un système qui, sur certaines de leurs voitures, falsifiait (trichait sur) le niveau réel des émissions de gaz polluants.

Parmi les principaux polluants, il y a aussi l’ozone, un gaz irritant qui peut provoquer des soucis respiratoires, notamment chez les personnes qui ont de l’asthme. Ce gaz a besoin de lumière et de chaleur pour être créé. Il se produit donc surtout l’été quand il fait chaud et ensoleillé.

Comment le contrôle de la qualité de l’air est-il géré?

Rappelons d’abord que la situation en Europe est meilleure qu’en Asie (Chine, Inde), par exemple. Et qu’en Europe, dans les années 1950, il y a eu des épisodes de pollution très importants, avec des milliers de personnes qui sont brusquement décédées. Cela n’arrive plus. Mais même si la pollution diminue, on reste loin de ce qu’il faudrait atteindre.

Nous surveillons les concentrations et, lorsque celles-ci sont trop élevées, CELINE envoie un avertissement. En fonction du niveau atteint, des mesures peuvent être prises par les autorités pour limiter la circulation, le chauffage public…

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