En quelques semaines, le virus a franchi toutes les frontières. Le foyer (point de départ) de l’infection est passé de la Chine à l’Italie. Autrement dit, de «l’Asie à l’Europe». À présent, ce virus a atteint 184 pays ou territoires dans le monde.

Sur la planète, pourquoi les réactions dans la lutte contre le virus sont-elles différentes?

Premièrement car la gestion (les décisions et la manière d’organiser les choses) de cette épidémie est nationale. Chaque pays prend des décisions pour ses habitants et la protection de son territoire. Aux États-Unis, cette gestion se fait même au niveau de chaque État (le pays en compte 50).

Deuxièmement, car tous les pays sont dans des conditions différentes. Certains ont de vastes stocks de masques, de tests de dépistage, de respirateurs… D’autres pas.

La stratégie n’est pas la même quand on a de quoi faire trois fois des tests de dépistage pour toute la population ou quand on manque de masques ou de tests.

Depuis le début de la crise, on entend aussi beaucoup parler du nombre de lits d’hôpitaux. La situation est différente d’un pays à l’autre. Par exemple, aux États-Unis, on compte 2,8 lits pour 1 000 habitants. En Corée du Sud, c’est 12,3. En Chine, 4,3 et 3,2 en Italie, le pays le plus touché par l’épidémie en Europe. La Belgique, elle, est à 5,6 lits pour 1 000 habitants.

Le passé et la culture ont aussi un effet

Troisièmement, les décisions prises vont aussi varier en fonction de l’histoire du pays. La Corée du Sud a bien gardé en mémoire, et dans son organisation, les deux dernières épidémies auxquelles elle a dû faire face il y a quelques années.

Quatrièmement, la façon dont un pays va réagir dépend aussi de sa culture (de ses habitudes de vie), de la capacité de ses habitants de respecter des consignes données par l’État ou de ne pas les respecter. Du fait aussi que les gens soient plus ou moins sensibles aux conditions de la traçabilité de leur vie privée. À Singapour (Asie), par exemple, toutes les personnes contaminées sont obligées d’envoyer plusieurs fois par jour une photo d’elles dans leur domicile… C’est une manière pour l’État de Singapour de contrôler qu’elles restent bien chez elles.

Cinquièmement, on pourrait aussi ajouter que la stratégie de chaque pays tient compte aussi de l’avis de ses experts et de ses chercheurs, même si un partage des connaissances se fait aussi au niveau mondial. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé une consigne aux pays: «Testez! Testez! Testez!». Elle veut que des tests de dépistage soient réalisés partout afin d’évaluer l’évolution de la pandémie. Tous les pays ne l’ont pas (encore) fait, sans doute en partie pour toutes les raisons citées dans cet article.

En savoir plus

Plus de 3,38 milliards de personnes dans près de 80 pays ou territoires sont appelées ou astreintes(obligées) par leurs autorités à rester confinées chez elles pour lutter contre la propagation du covid-19.

Cela représente environ 43% de la population mondiale, évaluée par l’ONU à 7,79 milliards de personnes en 2020.