Pendant la crise du coronavirus, les collectes des déchets en «porte-à-porte» (devant chaque habitation) sont maintenues autant que possible.

«Mais il y a quelques adaptations», explique Raphaël Deveux, administrateur d’une entreprise liégeoise de collecte des déchets. Par exemple: les véhicules sont désinfectés tous les jours, ils ne sont presque plus partagés par les différents chauffeurs et le départ des tournées est étalé pour diminuer les contacts entre les membres du personnel.

Pas d’étonnement donc, si vos poubelles sont vidées un plus tard que d’habitude.

Mais ce n’est pas tout. «Les camions ne peuvent plus circuler qu’avec deux personnes à bord: un chauffeur et un chargeur (la personne qui charge les déchets), explique Raphaël Deveux. C’est nécessaire pour pouvoir respecter la distance de sécurité. Sur certaines tournées, il y avait normalement deux chargeurs. On a donc mis des camions supplémentaires en circulation, pour ne pas alourdir la charge de travail des ouvriers qui se retrouvent seuls à la place de deux.»

Plus de camions qui circulent, cela a un coût pour l’entreprise.

«Au niveau économique, on ne s’y retrouve pas, avoue Raphaël Deveux. Mais, c’est la santé avant tout. On verra plus tard pour le reste.»

 

Pour protéger le personnel qui s’occupe de la collecte des déchets, les intercommunales wallonnes (groupement de communes) qui s’occupent de la gestion des déchets ont également demandé aux citoyens de respecter différentes mesures:

Si l’on dispose d’un conteneur: il est important de mettre ses déchets dans un sac-poubelle fermé, et pas directement dans le conteneur.

Si l’on ne dispose pas d’un conteneur: il est important de mettre ses déchets dans un sac non payant fermé puis de placer ce sac-poubelle dans le sac payant habituel, fermé.

Les mouchoirs en papier usagés (utilisés) ainsi que les masques ou gants de protection doivent être mis dans les déchets résiduels (tout-venant).

 

«Concernant les mouchoirs en papier, la consigne est très claire, confirme Raphaël Deveux. Si les travailleurs voient des mouchoirs traîner dans la mauvaise poubelle, celle-ci restera sur place. Il n’est pas question de leur faire prendre des risques.»

Il n’est évidemment plus question non plus d’entrer en contact direct avec les citoyens. Un contact qu’il est dommage de perdre, mais qui est entretenu différemment.

«Beaucoup de gens collent des petits mots et des dessins sur les conteneurs et sur leurs fenêtres, explique Raphaël Deveux, cela fait beaucoup de bien au personnel. Dans ce genre de moments, ça fait du bien de voir des élans de solidarité. Je ne vais pas vous cacher que ce n’est pas facile tous les jours. Certaines personnes ont peur, pour elles, mais aussi pour leur famille. L’ambiance est plus lourde que d’habitude.»

La Wallonie encourage d’ailleurs tous les citoyens à remercier les collecteurs de déchets en affichant des dessins sur leurs fenêtres.

«Nous ne sommes ni médecins, ni infirmiers, mais nous avons tout de même un rôle important dans cette crise, insiste Raphaël Deveux. Si on ne ramassait plus les déchets, la crise pourrait être bien pire. On contribue à la sanité publique (à ce que l’espace public soit propre et sain). La collecte des déchets, c’est un service essentiel. Je tiens d’ailleurs à remercier tout mon personnel pour son implication et son dévouement dans le travail en cette période de crise.»