Crise du coronavirus ou pas, les journées de travail de Lydia Sahin commencent à la même heure: 04h05! Lydia est factrice, dans la région de Namur. Malgré la situation, elle est toujours au poste. Avec quelques aménagements à la clé.

Qu’est ce qui a changé pour vous, depuis le début de la crise du coronavirus?

Toutes les mesures nécessaires sont prises pour lutter contre la propagation du virus. L’organisation est adaptée au bureau de poste pour que l’on soit le moins nombreux possible dans les locaux, en même temps. On respecte la distance d’1m50 entre nous. Il y a des lignes au sol, pour que les clients en fassent de même. On a du gel et des gants à disposition et les locaux sont plus souvent désinfectés.

Et lors de vos tournées?

Le fait de devoir respecter la distance de sécurité avec le client, c’est un gros changement. Moi, ce que j’aime dans ce métier, c’est le contact avec les gens. Ici, il est réduit au strict minimum. Quand j’ai un colis ou un recommandé à livrer, je le dépose devant la porte, puis je sonne. C’est moi qui signe le reçu, avec leur autorisation. Ce n’est pas forcément évident. Mais on fait le maximum pour que le client se sente en sécurité.

Et c’est le cas?

On voit dans le regard de certaines personnes qu’elles ont un peu peur. Je les comprends. On n’a pas envie d’attraper ce virus, et on ne sait pas qui est contaminé. Globalement, les gens réagissent bien. Ils sont contents de voir qu’on applique des mesures de protection. Chez les personnes qui vivent seules, on a l’habitude, en temps normal, de s’arrêter quelques minutes pour discuter. Maintenant, on évite. Malgré la distance de sécurité, le risque zéro n’existe pas.

Et vous, comment vivez-vous la situation?

Il m’arrive d’avoir un peu peur, quand je démarre le matin. Je porte des gants, je me lave régulièrement les mains, je respecte les mesures de distance,…. Donc ce sentiment ne m’empêche pas de continuer à travailler. Pour le moment, je suis sereine. J’espère que cette situation ne durera pas indéfiniment. Mais ce qu’on fait, c’est pour sauver des vies. Vu comme ça, c’est normal de le faire!

Et vos collègues?

Certains ont peur mais ça ne les empêche pas de travailler non plus. Même en gardant nos distances, on continue de bien rigoler ensemble. L’ambiance reste très bonne malgré le fait qu’on soit moins en contact. On rigole de loin.

Sentez-vous que du positif ressort de cette situation exceptionnelle?

Oui. Beaucoup de clients accrochent des petits mots sur leur boîte aux lettres. On peut y lire «Courage» ou «On pense à vous». Ces mots me font très plaisir et me donnent envie de continuer à travailler malgré ce virus qui court …

Avez-vous un message à faire passer?

La situation n’est pas forcément simple mais il faut prendre sur soi. À tous ceux qui le peuvent: rester bien chez vous et respectez toutes les mesures de précaution. Prenez courage et patience, en espérant que ça ne tarde pas à se terminer.

Au travail pendant la crise du coronavirus

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