Désinfectant pour les mains à l’entrée, vitres de protection, comptoir régulièrement désinfecté, personnel masqué et ganté… pas de doute, dans cette pharmacie namuroise, les mesures sont prises pour lutter contre la propagation du coronavirus.

Alors que tous ceux qui le peuvent sont appelés à télétravailler, les pharmaciens, comme d’autres professions, sont au poste.

«Comme les médecins ne peuvent plus voir les patients, ils viennent directement à la pharmacie, explique Thibault Mayné. Ça n’arrête pas. Nous sommes en quelque sorte devenus ce qu’on appelle ‘la première ligne’, le premier contact avec le patient.»

On côtoie énormément de personnes enrhumées

L’association des pharmaciens ne recommande pas le port du masque, mais à Lesve, on le porte tout de même. «On prend un maximum de mesures pour pouvoir continuer à faire notre travail, confirme Thibault Mayné. Peut-être que si on avait assez de masques pour toute la population, on devrait tous en porter tous les jours. À la pharmacie, on côtoie énormément de personnes enrhumées, on prend toutes nos précautions pour ne pas rapporter de microbes chez nous.»

D’ailleurs, la recherche de masques et de gants pour le personnel soignant est devenue une vraie mission pour le pharmacien. «On cherche à s’en procurer pour fournir les médecins et ceux qui en ont vraiment besoin, explique Thibault Mayné. Il y a des arnaques. On reçoit des publicités frauduleuses (qui essayent de tromper). On essaye de ne pas se faire avoir.»

Avec les mesures, on se sent en sécurité

Et se rendre à la pharmacie, alors que tout le monde est appelé à rester chez soi? «C’est notre métier, assure Thibault Mayné. Et on fait tout pour pouvoir continuer à le faire. Notre équipe est réduite, mais on tient le coup. Grâce aux mesures qu’on a prises, on se sent en sécurité.»

La situation a donc demandé une série d’adaptations, mais des marques d’encouragements et de solidarité sont aussi à pointer.

«Encore ce matin, quelqu’un nous a déposé des masques, gratuitement, raconte Thibault Mayné, Les gens sont très reconnaissants. Ils nous disent «courage» ou nous remercient. D’habitude, ce sont plutôt nous qui disons «courage» aux gens malades. On sent que beaucoup de personnes sont anxieuses (stressées) mais on sent aussi beaucoup de respect.»