Quelle est votre fonction?

Je suis conducteur de bus et parrain de formation (j’accompagne les premiers jours des nouveaux chauffeurs). Je travaille pour le TEC Namur-Luxembourg et plus particulièrement dans la province de Namur. Pour être chauffeur de bus, il faut réunir plusieurs qualités: aimer conduire, aimer le contact avec les voyageurs, savoir gérer son stress dans la circulation (surtout lorsqu’on travaille en ville) et aussi, c’est très important, être capable de garder son calme dans toutes les situations. Les horaires sont très larges. Quand on fait le matin, on peut commencer à 4h. Et quand on fait le soir, on peut terminer ses journées à 23h. Ce n’est pas toujours facile pour gérer sa vie de famille. Après dix ans à ce poste, je vais très bientôt devenir contrôleur. Au TEC, on a la possibilité d’évoluer, de découvrir de nouvelles fonctions. C’est motivant.

Faut-il avoir un diplôme pour exercer votre métier?

Il y a une formation spécifique, organisée par le TEC. On doit avoir le permis B (permis voiture) et réussir des tests pour accéder à cette formation (du français, des mathématiques, une épreuve psychologique, une interview). On suit des cours pour obtenir le certificat d’aptitude professionnelle (pour le transport professionnel de personnes) et le permis de conduire D (permis autobus). On passe les examens théoriques. Puis il faut rouler mille kilomètres en une semaine avec un moniteur auto-école du TEC avant de passer l’examen pratique. L’apprentissage des lignes (des itinéraires) dure un an et demi.

Selon vous, votre métier va-t-il évoluer?

Il a déjà bien évolué en ce qui concerne la pollution due au transport. On utilise des bus hybrides (qui combinent l’électricité et le diesel) depuis 2017 à Namur. C’est un tout autre mode de conduite. Donc, pour les chauffeurs, il faut s’habituer. Mais pour le climat, il faut passer par là. À côté de cela, j’espère que les conditions de travail pourront s’accorder de mieux en mieux avec les vies de famille. Car aujourd’hui, beaucoup de jeunes quittent rapidement la profession à cause de ça. Et puis, au niveau économique et sécuritaire, peut-être qu’un jour nous atteindrons la gratuité des transports en commun. Les chauffeurs ne devront alors plus transporter d’argent.

Pouvez-vous nous raconter quelque chose qui s’est mal passé dans votre métier?

Un jour, je n’ai pas entendu mon réveil. J’habitais à Gedinne, à 75 kilomètres de Namur. Donc je suis finalement arrivé en catastrophe avec une bonne heure de retard. Les arrivées tardives de ce genre ont de grosses conséquences sur le trafic. Il faut appeler le service de réserve, prêt à remplacer les absents. Toute la ligne de bus est impactée. Les arrivées tardives, c’est à éviter!