C’est une période étrange pour tous. Les enfants la vivent d’une manière particulière?

Le confinement à la maison peut être perturbant pour certains enfants parce qu’ils ne sont pas habitués à être en permanence avec leur famille. Il y a aussi des parents qui sont en télétravail à la maison, donc peu disponibles. Et puis, les contacts avec les copains d’école, du sport… peuvent manquer. Mais de manière globale, les enfants ne devraient pas être trop perturbés. En général, ils s’adaptent. Évidemment, si ça devait durer trop longtemps, ça pourrait devenir problématique pour tout le monde.

Pour rester en contact avec les amis, il y a les réseaux sociaux. Vous les conseillez, en ce moment?

Des appels par Skype ou WhatsApp, oui. Mais il faut éviter de rester sur les réseaux sociaux tout le temps.

Que faire de ses journées?

Je conseille de varier les activités. Faites des choses avec les parents: apprendre à cuisiner, aider au ménage, ou dessiner… YouTube, les jeux vidéos et la TV, ça permet de fuir le confinement, mais pas toute la journée! Essayez de rester actifs au niveau mental, profitez du temps pour continuer à apprendre. Et puis, garder un rythme est important pour reprendre la vie normale quand tout sera terminé. Mais aussi parce que, sans planning, on a l’impression que le temps dure plus longtemps. Le planning donne l’idée que le temps avance.

Si on est inquiet, que faire?

Je vous invite à en parler avec quelqu’un qui va aller à l’encontre de ce sentiment, qui va vous rassurer. Partager ses émotions est important pour s’en «décharger». Mais il faut éviter d’en parler avec quelqu’un qui va renforcer cette peur ou cette inquiétude. On peut aussi exprimer son ressenti par le dessin, l’écriture, la vidéo, la chanson, le bricolage… Chacun doit trouver le média, le moyen qui lui convient.

On observe beaucoup d’humour autour du coronavirus sur les réseaux sociaux. Comment expliquer cela en pleine «crise»?

L’humour est important pour dédramatiser. Pouvoir rire permet de se décharger de ses émotions négatives, de la peur. Ça met en route, aussi, pour être actif, réagir. Enfin, partager ça avec les autres permet de sentir qu’on n’est pas seul à vivre cela, à avoir peur, à être perturbé.

Les applaudissements ou les chants aux fenêtres répondent au même besoin de partage?

Je pense personnellement que ça nous aide. L’humain est prédisposé à se sentir «partie» de quelque chose. Applaudir les équipes soignantes, ça permet de sentir qu’on fait partie d’une communauté qui soutient ceux qui sont en route pour soigner. Mais je pense aussi à tous ceux qui permettent à la société de continuer à fonctionner dans les magasins, l’électricité, l’eau, la sécurité…