Le bureau d’Alain Thonet ressemble à tous les autres dans le bâtiment de la police fédérale à Bruxelles. Enfin, presque… Sous son clavier d’ordinateur, on aperçoit une sorte de tablette avec des petits points en relief (qui ressortent). «C’est mon clavier en braille (l’alphabet pour personnes aveugles et malvoyantes). Il me permet de relire ce que j’ai écrit», explique Alain en passant ses doigts sur les petits points.

À l’écoute des bandits

Cela fait déjà 13 ans qu’il travaille à la division de recherche et d’audioretranscription de la police fédérale.

Sa mission? Alain la résume ainsi: «Moi, j’écoute et je retranscris (noter ce qu’on entend) des enregistrements audio. Il s’agit surtout de conversations téléphoniques. Le but est de reconnaître des détails qui peuvent faire avancer l’enquête.»

Privé de la vue, il a une ouïe (le fait d’entendre) exceptionnelle et sait reconnaître beaucoup plus de nuances (de détails) et d’accents que ses collègues.

Rien qu’en écoutant, il peut dire dans quel type de lieu une conversation se déroule, combien de gens on peut entendre ou même, dans certains cas, qui parle.

Un plus pour tous

Actuellement, la police fédérale emploie six personnes avec une déficience (un handicap) visuelle. Trois francophones et trois néerlandophones, à Bruxelles, Liège et Anvers. L’idée vient des Pays-Bas, où cette initiative a été mise en place en 2000.

Selon Alain, trouver du travail quand on a une déficience visuelle reste difficile: «Seulement une personne sur trois trouve du travail». Alors que des exemples comme le sien montrent bien que chaque personne a quelque chose à apporter à la société.