Ton premier album s’appelle «Toï Toï». Qu’est-ce que ça veut dire? Ça a un lien avec «toy» (jouet en anglais)?

À la base, c’est une expression allemande qui veut dire «bonne chance». La première fois que je suis montée sur scène, on m’a dit «toï toï». C’est devenu une sorte de grigri (porte-bonheur) qui m’a beaucoup accompagnée pendant ma tournée en 2019 et qui m’a aidée à affronter ma peur. Maintenant, c’est vrai qu’il y a le jouet, le fait de jouer de la musique…

Il a fallu du temps avant de sortir cet album? Les gens autour de toi n’y croyaient pas, si on écoute ta chanson «Suzane». Comment as-tu tenu bon?

J’ai réussi à continuer malgré les inquiétudes autour de moi parce que j’ai compris que c’était vital pour moi. À un moment, j’avais mis ce rêve de côté, mais l’écriture est devenue un besoin beaucoup trop urgent. Je travaillais à Paris, dans un restaurant, où je pouvais observer les clients, derrière le bar. Et en rentrant, j’avais besoin d’écrire, ça me réveillait presque la nuit! Il y avait des messages qui me brûlaient à l’intérieur.

Tes chansons parlent de gens que tu as croisés?

Oui, mais elles sont en même temps liées à moi. Je suis aussi un peu insatisfaite, j’ai parfois La flemme, je me retrouve dans Monsieur Pomme… C’est une manière de décrire mon quotidien, l’époque dans laquelle j’évolue…

Tu décris, ou tu dénonces?

Parfois, je dénonce. Dans des chansons comme SLT (sur le harcèlement), P’tit gars (sur l’homosexualité) ou Il est où le SAV? (sur l’environnement), je prends position en tant que citoyenne.

Mettre de la musique électro sur des histoires écrites en français, c’est venu comment?

Quand j’étais enfant, j’écoutais de la chanson française comme Piaf, Brel, Renaud, Balavoine… Et à 17 ans, j’ai découvert l’électro avec Daft Punk, Justice… Donc, quand j’ai commencé à écrire, ce mélange m’a paru évident.

Après cet album, il y a une tournée. Bientôt en Belgique?

En mai, je reviens sur les festivals. J’ai hâte. C’est quelque chose de très important pour moi. Je serai toujours seule sur scène, comme en 2019. Ça a un côté un peu kamikaze (suicidaire), de monter seule sur scène devant 20 000 personnes. Mais pour moi, c’est aussi une sensation d’être très libre, notamment pour improviser, inverser les chansons… J’aime ça!

Album «Toï Toï».

Suzane parle de ses chansons sur:

www.lejde.be