Jade, 13 ans, explique qu’elle ne sent pas trop de changements «sauf que tout le monde me dit que j’ai grandi. »

Clara, 15 ans, est du même avis: «Je n’ai pas l’impression de vivre une période particulière. C’est juste la continuité du reste de ma vie, ni plus ni moins. »

Louise, 16 ans, précise: «On en rajoute beaucoup sur «la crise d’adolescence». Quand j’étais plus jeune, je m’imaginais vraiment une crise où l’on devenait violents, où on ne répondait plus de nous-mêmes, alors qu’en fait, c’est juste une période où on n’est pas encore adultes mais où on ne veut plus être traités comme des enfants. » Elle ajoute: «En fait, c’est une période où l’on se cherche, cela forge notre caractère

Le plus important, pour eux?

«M’amuser», répond Alexandre, 13 ans. Pour Louise: «Mes amis». Jade: «Que ma famille soit en bonne santé et que j’aie des amies sur qui compter

Et la famille?

«Ma famille est très importante. J’entretiens une très bonne relation avec chacun. Je pense qu’à cette période de la vie où tout change, c’est très important d’être soutenu et conseillé dans nos choix. Ensuite, même si on a souvent du mal à l’accepter à notre âge, on a encore besoin de nos parents pour assurer nos arrières si on se plante! », explique Sarah.

Par contre, il arrive que des choses deviennent insupportables en famille. Alexandre, par exemple, pointe ce qui l’énerve: «Quand ma sœur rentre dans ma chambre.» Il relève aussi ce qui cause des conflits avec ses parents: «Les devoirs. Quand je sais que mes réponses sont bonnes et que mes parents me disent que non.»

Louise, elle, explique: «Quand j’étais dans cette période de «crise», je ne savais pas ce que je voulais. Quand je voyais mes parents très proches de ma sœur, j’étais jalouse. Mais quand ils faisaient pareil avec moi, ça m’énervait.»

Les amis!

«Ils sont assez présents au quotidien et ils me permettent de m’épanouir, c’est mon soutien moral, raconte Sarah. Puisqu’on a le même âge, on vit un peu la même chose. On se comprend parce qu’on visualise la situation plus ou moins de la même manière. Quand on se retrouve, on peut décompresser si la situation est un peu tendue à la maison, on se raconte nos problèmes et on en oublie nos soucis. »

Des peurs?

«De changer de comportement, d’être désagréable», répond Jade. «J’ai peur des conséquences de mes choix, de la mort de mes proches, de l’échec et de ne pas être heureuse plus tard », dit Clara. Louise s’inquiète de son passage à l’âge adulte, car c’est très flou. Alexandre a «peur du vide», des vertiges.

Ce qui est super, ce qu’ils aiment?

«Avoir plus de libertés et d’autonomie pour passer du temps avec mes amies», dit Clara. «Qu’on me laisse tranquille », pour Alexandre.

Louise apprécie d’avoir plus de libertés que quand elle était enfant, sans avoir les responsabilités d’adulte.

Des rêves?

Alexandre espère ne jamais doubler, Louise veut avoir un bon entourage pour le futur, Jade a des rêves de succès en danse et, pour plus tard, d’avoir un travail qui lui plaît et de faire de la photographie.

L’avenir?

Clara: «Je ne peux dire aujourd’hui ce qui me rendra heureuse plus tard car tout cela évolue. J’espère en tout cas que ma vie aura un sens et que je pourrai aider les gens tant par mes activités professionnelles que privées

Sarah développe: «En tant qu’enfant, on se voyait être le superhéros qui changerait la face du monde et qui trouverait des solutions à tous les problèmes. Avec le temps, on se rend compte que ça va pas être trop possible. Plus tard, j’ai un peu l’impression que je serai coincée dans le train-train quotidien et qu’il n’y aura plus vraiment de place pour rêver de trucs dingues et pour les réaliser. Je ne veux pas dire que je voudrais sortir tous les soirs et me faire des vacances idylliques chaque été, je veux juste pouvoir me dire que je saurai prendre le temps pour me poser, faire une activité que j’adore sans devoir courir partout entre le travail, la maison et les enfants.»