Le lac Retba est plus connu sous le nom «lac Rose». Selon l’ensoleillement et le vent, sa couleur varie de l’orange au mauve en passant par le rouge, le violet, le rose… Ces teintes viennent de petites algues, des micro-organismes (minuscules organismes vivants) qui se développent dans de l’eau très salée, et qui fabriquent ce pigment pour se protéger du soleil et de l’agression du sel.

380 g par litre

L’eau du lac Rose vient essentiellement de l’océan Atlantique, dont il est séparé par une bande de dunes. Salée, l’eau de l’océan passe sous ces dunes.

Avec la chaleur, une partie de l’eau s’évapore et une grande quantité de sel reste dans le lac. La concentration de sel est de 380 grammes par litre. L’eau du lac Rose est donc plus de dix fois plus salée que l’eau de mer!

Un travail très dur

Ce sel est récolté depuis les années 1970. Des hommes qu’on appelle racleurs vont en barque sur le lac. L’eau n’est pas profonde: environ 1 m 50. Les racleurs se mettent à l’eau, debout, et cassent la croûte de sel au fond de l’eau avec un piquet. Ils le ramassent à la pelle et avec un panier en osier, puis l’entassent dans leur barque. Ils le ramènent ensuite près de la berge (bord du lac).

Des femmes viennent vider les barques. Elles emportent les bassines de 25 à 30 kilos de sel sur la tête, et font des allers-retours toute la journée. Ce sel va sécher et blanchir en tas, au soleil.

Le travail de récolte de sel est très dur, épuisant, et mal payé. Les Sénégalais le laissent désormais à des hommes et femmes venus de pays voisins. En plus de la fatigue et du poids du labeur, il y a les effets nocifs de la grande concentration de sel sur l’organisme: pour les racleurs surtout, rester pendant huit ou neuf heures dans une eau aussi salée est très mauvais pour la peau. Ils s’enduisent donc le corps de beurre de karité (une huille issue des fruits de l’arbre karité) pour limiter les dégâts, et se rincent à l’eau claire.