Cela n’est arrivé que trois fois au cours de l’histoire des États-Unis, le président américain Donald Trump, a fait l’objet d’une procédure d’impeachment (mise en accusation d’un haut dirigeant). À la fin du procès qui a débuté ce 21 janvier, il pourrait être destitué (renvoyé de ses fonctions).

Cette procédure permet à des élus d’accuser un président de crimes graves et de demander qu’il soit jugé par les sénateurs (élus qui sont au Sénat, une des deux assemblées, l’autre étant la Chambre des représentants, du Parlement, là où on fait les lois) car aux États-Unis, il est interdit à la justice de juger un président en exercice.

C’est le parti démocrate, opposé au parti républicain de Donald Trump, qui a lancé cette procédure. Il accuse le président d’abus de pouvoir et d’entrave au (blocage du) fonctionnement des institutions du pays et réclame sa destitution.

Comment en est-on arrivé là?

En septembre 2019, un lanceur d’alerte (personne qui dévoile une information cachée et donne l’alerte) révélait que Donald Trump avait appelé le président ukrainien Volodymyr Zelensky pour lui demander d’enquêter sur son rival politique démocrate: Joe Biden.

En décembre 2019, après avoir mené son enquête, le Parti démocrate (majoritaire à la Chambre des représentants) inculpait (accusait sur base de preuves solides) Donald Trump. Selon les Démocrates, le président américain a fait du chantage à l’Ukraine. En échange d’informations sur Joe Biden, Donald Trump a accepté de recevoir le président Zelensky et de lui offrir une aide militaire de 400 millions de dollars. Ainsi, le président aurait mis en danger la sécurité du pays pour son bénéfice personnel.

Attaque et contre-attaque

Ce mardi, le procès a officiellement commencé. La guerre des arguments aussi. Du côté de Donald Trump et de son équipe d’avocats, on nie en bloc ces accusations. En expliquant par exemple que le président américain a bien rencontré le président ukrainien, mais que cela s’est fait à l’ONU (Organisation des Nations unies). Ou encore que, même si ce qu’on reproche à Trump est vrai, l’abus de pouvoir n’est pas une raison de renvoyer un président… Pour les Démocrates par contre, rien n’est plus faux: l’abus de pouvoir doit entraîner la destitution. Le procès devrait durer deux à trois semaines.

Malgré tout, il y a très peu de chances que Donald Trump soit destitué… Actuellement, ce sont les Républicains qui ont la majorité au Sénat (53 élus sur 100). Ils devraient donc normalement acquitter (juger non coupable) leur président. Donald Trump pourrait ainsi se représenter pour un second mandat en 2020.