Dans «Monsieur Pomme», tu dis «Ta vie en scène devient moins saine, ce n’est qu’une mise en scène, ça en devient obscène». Tu trouves négatif de partager sa vie sur les réseaux sociaux?

Je pense que les réseaux sont super pour beaucoup de choses parce qu’on a plus rapidement les infos, qu’on voit plus facilement ce qui se passe ailleurs. Mais regarder la vie des autres et penser qu’elle est toujours mieux, ou vouloir toujours montrer quelque chose de beau, de filtré, de faussé, ça peut être un peu dangereux.

Tu chantes «Il est où, le SAV?» (service après-vente) avec le Belge Témé Tan. Comment est née cette chanson?

J’ai eu la chance de faire une tournée en Chine. C’est là que j’ai rencontré Témé Tan. Je trouve qu’il a une voix incroyable et une façon de tenir la scène un peu animale qui m’a scotchée. Et sur place, en Chine, on a remarqué qu’on se sentait très concernés par les mêmes problématiques et notamment l’environnement et les changements climatiques. Il faut dire qu’on s’est retrouvés constamment dans des nuages noirs de pollution; on ne voyait plus les paysages des villes. Et cette chanson m’est venue à ce moment-là.

Dans «Plus vite que ça», tu parles de notre rythme de vie. On va trop vite?

Je pense, oui. Il faut toujours être très productifs, avoir beaucoup de résultats. Le monde va très vite et on se sent tenu de suivre.

Du coup, à l’opposé, tu parles de «La flemme»!

Oui. Pour moi, c’est positif, de flemmarder. Je pense que dire «j’ai la flemme», c’est une manière de dire «non» à ce rythme. Ces moments de flemme, ça peut servir à relâcher la pression.

C’est qui, «Madame Ademi»?

On est tous un peu Madame Ademi, mais à différents degrés. On a tous peur de l’inconnu, mais pour certains, c’est paralysant. C’est dommage, alors, parce qu’on passe à côté de certaines choses, on ne vit qu’à moitié…