La revue scientifique américaine Nature vient de le révéler: en 2016, des glaces âgées de 1 million à 2,7 millions d’années ont pu être extraites de la calotte (couche) glaciaire antarctique. C’est un record!

Analyser ces glaces peut aider à mieux comprendre les climats d’autrefois. Car la glace a piégé des gaz de l’atmosphère terrestre, c’est-à-dire les gaz qui entourent la planète. On a pu ainsi retracer le climat durant les 800 000 dernières années.

L’Antarctique est un continent qui fascine. Il n’est pas habité par les êtres humains, seuls 4 000 scientifiques y sont autorisés durant l’été austral qui démarre maintenant et se terminera en février. Les températures y sont plus «douces» à ce moment de l’année, même si elles peuvent osciller entre -25 et -50 °C!

Qui vit sur ce continent blanc?

On y trouve peu d’espèces permanentes : un mammifère (le phoque de Weddel) et huit oiseaux dont le manchot Adélie et le manchot empereur. Les phoques et les manchots sont avant tout des animaux marins. Ils ne viennent à terre que pour se reproduire. Extrêmement bien adaptés, quand ils doivent passer de l’air à l’eau, ils modifient totalement le fonctionnement de leur corps en quelques secondes. Si le cœur du phoque de Weddel bat à 200 battements/minute sur la banquise, en plongée, il descend à 5 battements/minute!

Un courant puissant

L’océan austral est un monde à part car il est traversé par un courant marin, le circumpolaire, qui le sépare du reste du monde. Ce courant tourne autour de l’Antarctique depuis 23 millions d’années, époque à laquelle le continent blanc s’est séparé de l’Amérique. Ce courant a un débit 800 fois plus fort que l’Amazone, le fleuve le plus puissant du monde. Le circumpolaire est donc à protéger. Pareil pour la calotte de glace qui recouvre le continent. Malheureusement, en raison du réchauffement climatique, les glaces fondent six fois plus vite qu’il y a 40 ans.

Pour protéger ce territoire sauvage, on pourrait créer de vastes sanctuaires (espaces protégés) marins autour de l’Antarctique où vivent notamment les manchots et les phoques. Mais pour la huitième année consécutive, deux pays ont bloqué cette initiative internationale : la Chine et la Russie, qui s’inquiètent pour les droits de la pêche. Cela sera donc rediscuté en 2020.