Didier Delers est vétérinaire. Dans sa pratique professionnelle, il lui arrive de devoir aider un animal à mourir sans souffrance, c’est ce que l’on appelle pratiquer une euthanasie.

«Quand il s’agit d’un animal vieillissant, qui a une maladie qui devient difficile à contrôler, on prépare la famille à l’idée qu’il faudrait éviter à l’animal de souffrir davantage. La famille voit l’animal malade décliner et peut se sentir soulagée de ne plus le voir souffrir. C’est différent quand c’est un accident de la route ou une maladie grave à évolution rapide. C’est alors plus difficile à accepter et donc plus violent comme annonce et comme prise de décision. Pour une euthanasie, certains parents préparent l’enfant à la décision qu’ils vont prendre ensemble. D’autres, pas. Le souvenir pour l’enfant ne sera pas le même. Cela peut être traumatisant si ce n’est pas fait avec délicatesse.»

Comment cela se passe-t-il ?

Nous anesthésions (endormons) l’animal. La famille peut rester avec l’animal jusqu’au moment où celui-ci dort profondément. Les enfants peuvent lui dire au revoir de manière douce. Puis la famille est invitée à patienter dans la salle d’attente. Après cela, elle peut revoir l’animal. On a des petits sacs en matière végétale que l’on propose et qui se ferment avec une tirette. Cela permet aux enfants et aux adultes, s’ils le désirent, de fermer le sac avec la dépouille (le corps mort) de leur animal. Cela peut faciliter l’au revoir.

Que fait-on du corps de l’animal?

Certaines communes interdisent l’enterrement de l’animal dans le jardin. D’autres le tolèrent. Quoi qu’il en soit, cela doit être fait de façon discrète. Il existe aussi des communes qui prévoient des terrains pour enterrer des animaux et des cimetières pour animaux. Le plus souvent, je constate que les propriétaires de l’animal décident de faire une incinération (la dépouille de l’animal est brûlée dans un crématorium). Dans 99 % des cas, en cas d’incinération, la famille nous laisse l’animal. Nous gérons les contacts avec le crématorium. Avant cela, certains veulent parfois récupérer quelques poils ou le collier de l’animal.

Quelques jours après la mort de l’animal, nous envoyons à la famille un message de sympathie et lui rappelons que si elle désire en parler, nous sommes là.

Le moment de la mort d’un animal n’est jamais anodin (banal). Et quand la mort est accidentelle, ça reste un traumatisme (choc, blessure).