Au Pérou , des îles flottantes… en roseaux

Au sud du Pérou, à cheval sur la frontière bolivienne (en Amérique du Sud), s’élève à quelque 3 800 m d’altitude, le lac Titicaca. C’est le lac navigable le plus haut du monde! Sur celui-ci, on trouve, côté Pérou, les étonnantes îles Uros. On y accède uniquement par bateau.

Les îles Uros sont des îles artificielles (créées par l’homme), flottantes, construites à l’aide des roseaux qui poussent en grand nombre dans le lac. Ces roseaux sont appelés tortoras. Ils sont posés les uns aux dessus des autres pour créer une île de 80 cm de hauteur environ. Pour éviter que les îles ne partent à la dérive (ne s’éloignent sur le lac), elles sont reliées au sol sous-marin à l’aide de grands piquets de bois. Parfaitement biodégradables, les îles doivent être entretenues régulièrement pour ne pas pourrir. Ce sol très particulier donne l’impression de marcher sur des éponges. Les tortoras servent aussi à construire les habitations, les barques et une partie de l’artisanat. À l’intérieur de ces petites maisons, le confort est très rudimentaire (simple): on y trouve un ou deux matelas posés à même le sol et un coin cuisine. On compte des dizaines d’îles sur le lac et chacune est dirigée par un chef. Si aujourd’hui, elles sont devenues très touristiques, elles étaient autrefois habitées par une population très ancienne: les Uros.

Toujours plus de touristes

C’est pour fuir leurs ennemis incas que les Uros ont décidé de s’installer sur le lac Titicaca au 13e siècle (années 1200). Moins facilement accessible, le lieu était idéal pour construire des îles. Désormais, les îles Uros ne sont plus habitées par leurs populations d’origine. On estime que les derniers Uros ont disparu dans les années 1950. Les îles sont maintenant habitées par les Indiens Aymaras, peuple vivant aux abords du lac Titicaca. Ils continuent d’entretenir les traditions à des fins touristiques, principale activité économique (qui rapporte de l’argent) des îles, avec la pêche et l’artisanat. Pour quelques dizaines d’euros, il est possible de loger sur les îles chez une famille afin de partager son quotidien. Pour éviter toute forme de concurrence déloyale (compétition injuste), les îles se répartissent chaque jour les touristes qui débarquent.

Ainsi, tous les habitants peuvent bénéficier de l’argent du tourisme et en profitent pour vendre ce qu’ils fabriquent durant la journée: des couvertures, des statuettes, des pulls, des bracelets… Pour s’approvisionner, les Indiens Aymaras se rendent dans la ville la plus proche: Puno. D’autres îles, naturelles cette fois, sont présentes sur le lac comme l’île Taquile ou l’île Amantani. Mais il faut parcourir un plus long chemin en bateau pour y parvenir…