Une exposition sur les sorcières se tient à Berchem-Sainte-Agathe. Il n’y est pas question de vieilles femmes au nez crochu, s’envolant sur un balai. Car vous allez découvrir qu’en réalité, celles et ceux (car oui, il y avait aussi des sorciers!) qui ont été jugés et brûlés sur des bûchers… n’étaient pas ces êtres maléfiques capables de jeter les pires sorts.

L’histoire démarre dans les années 1500. Charles Quint est un empereur qui règne sur un vaste territoire (y compris sur le nôtre). Comme l’explique l’expo, l’époque est secouée par des affrontements religieux, des guerres, des épidémies, des famines…

Grâce à l’imprimerie, qui vient d’être inventée, le savoir se diffuse un peu mieux. Mais en réalité, seuls «ceux qui savent lire» y ont accès. Pour la plupart des personnes, la vie reste très rude, centrée sur la survie et le souci d’avoir de quoi se nourrir, se vêtir et se loger.

Rester loin des médecins

Tiens, nous voilà, dans l’expo, au chevet d’un malade. «Le médecin garde ses distances avec le malade, explique David Peeters, celui qui a conçu et réalisé l’exposition. Les médecins sortent de l’université mais sans avoir jamais vu un malade. À l’époque, on croit que saigner un malade (lui enlever du sang) peut le soigner!» Par contre, d’autres personnes connaissent les plantes et les utilisent d’une manière empirique (en les testant, en observant leurs effets et pas en les découvrant dans des livres). Ces personnes se transmettent leurs savoirs. «Ainsi, elles ont compris que l’écorce du saule (un arbre) contient de l’acide acétylsalicylique, un antidouleur. Plus tard, on fabriquera de l’aspirine avec cet acide.»

À côté de ces remèdes, il y a aussi beaucoup de croyances. On pile (broie) des têtes de momies égyptiennes dont on pense qu’elles ont des vertus (des qualités) soignantes.

Au fil de l’exposition, on croise ainsi aussi des licornes, le diable et bien d’autres choses! C’est aussi dans ces années 1500, que se tiennent de grands procès.

«Dans ces jugements, vous ne trouverez jamais aucun balai ou chaudron mis comme pièce à conviction (qui prouve que la sorcière est coupable des crimes dont on l’accuse). Ces procès vont avoir lieu jusque dans les années 1700. Souvent, les personnes jugées sont torturées pour leur faire avouer ce que l’on veut entendre.» L’exposition montre encore bien d’autres choses et une BD bien complète l’accompagne. N’hésitez donc à y pointer votre curiosité!

Jusqu’au 19 novembre, ouvert tous les jours de 13 à 18h, à l’ancienne église de Berchem- Sainte-Agathe. L’entrée est gratuite. Infos: 0478/455767.