Les Kurdes vivent dans le nord de la Syrie (pays du Proche-Orient, en bord de Méditerranée). Ils représentent environ 15% de la population mais n’ont pas les mêmes droits que les autres habitants du pays.

Ces dernières années, des milliers de combattants kurdes – hommes et femmes – ont défendu leur région contre l’État islamique (Daesh, un groupe d’extrémistes musulmans). Dans leur lutte, ils étaient notamment alliés aux Américains et à des opposants syriens (groupes qui veulent le départ du président syrien). Depuis l’élimination de l’État islamique, les Kurdes organisent la vie dans leur région de façon relativement autonome (sans dépendre du gouvernement syrien). Ils gèrent, aussi, des immenses camps de plusieurs dizaines de milliers de réfugiés, dont des femmes et des enfants d’anciens combattants de l’EI.

Que veut la Turquie?

Le 6 octobre, le président américain a annoncé qu’il retirait ses troupes de la région kurde. La Turquie, voisine du nord de la Syrie, a immédiatement annoncé une grande offensive (attaque). Elle veut occuper une bande de terre de 120 km sur 30 dans le nord-est de la Syrie. Ensuite, elle compte prendre un territoire de 30 km de profondeur sur 480 km de frontière…

Le président turc Erdogan veut «nettoyer le terrain» des combattants kurdes syriens qu’il traite de terroristes. Il les accuse d’avoir des liens avec le PKK, groupe armé kurde de Turquie. Il veut créer une zone tampon où il déplacerait une partie des 3,6 millions de réfugiés syriens qui sont en Turquie après avoir fui la guerre syrienne.

Les Kurdes se sentent abandonnés par les Américains avec qui ils ont combattu pour éliminer l’EI. Au moment d’écrire cet article, les chars turcs étaient massés le long de la frontière. Certains Kurdes disaient que des attaques avaient déjà commencé. Critiqué après avoir annoncé qu’il retirait ses troupes, le président américain Donald Trump a menacé «d’anéantir l’économie de la Turquie si elle dépasse les bornes». La population kurde, elle, est dans l’angoisse de nouveaux combats.