Durant 28 ans, malgré les marches de protestation, les appels à la paix et les interventions politiques, le mur de Berlin est maintenu.

Les familles, séparées par cette muraille, continuent à se donner rendez-vous le long de cette fortification pour échanger un signe ou un regard… Imaginent-elles alors qu’en novembre 1989, elles vont enfin être réunies ?

Le 4 novembre, une immense manifestation a lieu à Berlin-Est, associant plus d’un million de personnes, sans réaction de la police. La Tchécoslovaquie voisine (qui fait partie elle aussi du bloc de l’Est) vient d’annoncer l’ouverture de ses frontières à tous les citoyens de RDA qui souhaitent passer à l’Ouest. Depuis l’été, des Allemands de l’Est essayent de gagner l’Ouest clandestinement (en cachette) en passant par les frontières hongroise, tchèque et autrichienne. Les autorités est-allemandes sentent qu’elles doivent faire un geste. Elles annoncent, le 9 novembre, que les individus souhaitant aller à l’Ouest ont la possibilité de «passer par tous les postes frontaliers entre la RDA et la RFA ou par Berlin-Ouest.»

À partir de 22h, des milliers de Berlinois concentrés près du mur ouvrent un à un les postes frontières. Dans les jours qui suivent, les Berlinois de l’Est et de l’Ouest s’attaquent au mur pour le mettre par terre.

Pourquoi ce changement?

Depuis 1985, un air différent souffle depuis l’URSS, le bloc de l’Est, auquel appartient la RDA. Un homme, Mikhaïl Gorbatchev, vient d’en prendre la présidence avec l’idée de moderniser le bloc de l’Est. Il est bien conscient que la course à l’armement, à laquelle conduit la guerre froide, fait perdre beaucoup d’argent à l’URSS.

Il espère faire changer l’URSS en douceur, tout en conservant le système communiste. Il parle de changement, de perestroïka (restructuration, en langue russe) et de glasnost (transparence). Il donne plus de libertés, fait des réformes (changements) économiques.

Tout cela réveille les contestations dans les pays de l’Europe de l’Est sous domination communiste depuis 40 ans. La Pologne et la Hongrie sont les premières à rejeter ouvertement le communisme et à couper le rideau de fer.

Le dernier anniversaire de la RDA

En Allemagne de l’Est aussi, la population s’exprime. En octobre 1989, une grande manifestation est organisée pour le 40e anniversaire de la RDA. Toutes les régions y sont représentées. Mikhaïl Gorbatchev est présent et il comprend que les manifestants réclament du changement. À côté de lui, le président de la RDA fait la sourde oreille. Pas question de perestroïka en RDA, il refuse les réformes! Une semaine plus tard, il finit par démissionner. Début novembre, le mur de Berlin tombe.

Après cela, le pouvoir n’est plus aux mains des communistes dans plusieurs pays de l’est de l’Europe. Plusieurs républiques soviétiques proclament leur indépendance (liberté). Elles ne veulent plus faire partie de l’URSS. C’est le cas en Bulgarie, en Slovénie, en Roumanie, en Tchécoslovaquie (devenue la Slovaquie et la République tchèque). Si l’on parle de «révolution de velours» en Tchécoslovaquie, c’est parce que ce changement se vivra sans violence. Ailleurs, comme en Yougoslavie, ce sera différent. Le pays éclatera au prix de plusieurs guerres entre 1991 et 1999.